En matière de scénarios énergie-climat, on appelle cela un déterminant. Le terme désigne un élément narratif structurel utilisé pour l’analyse prospective des risques climat, qui peut être de nature politique, économique, sociale, comportementale ou encore technologique. Et jamais un déterminant n’avait été aussi discuté que celui du scénario 1,5°C "NZE 2050" de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui fixe comme impératif l’arrêt du financement de nouvelles capacités de production de pétrole et gaz dans l’ensemble du secteur de l’énergie en dehors des projets déjà approuvés en 2021. Les majors pétrolières ont dans un premier temps cherché à présenter ce scénario comme une trajectoire parmi d’autres, avant que Shell ne reconnaisse à bas bruit que tenir l'objectif de 1,5°C de réchauffement signifiait la fin immédiate de la croissance des combustibles fossiles.
Cet aveu n’est peut-être pas étranger au fait que Fatih Birol, le directeur général de l’AIE, soit récemment monté au créneau dans la presse. "Si une entreprise dit qu’elle va augmenter sa capacité de production de pétrole mais également que sa stratégie est conforme à l’Accord de Paris, il y a un problème", a-t-il déclaré en mars au journal Le Monde. "Cela ne marche pas, c’est mathématique". Des propos qui déplaisent à Haitham Al Ghais, le Secrétaire général de l’OPEP, qui s'en est pris publiquement Ã