Publié le 29 janvier 2025

En ce mois de janvier, la rédaction de Novethic vous propose de découvrir chaque semaine son vœu le plus cher pour 2025. Cette année, la troisième conférence des Nations unies sur l’Océan se tiendra à Nice, du 9 au 13 juin. Ce sera, je l’espère, l’occasion de donner enfin aux océans la place qu’ils méritent et d’accélérer l’action ainsi que la mobilisation en faveur de leur conservation.

L’océan est bien souvent le grand oublié des raouts environnementaux, comme le souligne de manière très juste l’ambassadeur pour les pôles et les océans, Olivier Poivre d’Arvor. “L’océan se limite souvent à un thème de side-event lors des COP climat et biodiversité, mais en fait, c’est un plat principal qui nécessite qu’on s’y attelle pleinement”, a-t-il ainsi déclaré lors de la conférence de presse de présentation de la troisième conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC) que la France et le Costa Rica coorganiseront du 9 au 13 juin à Nice.Une centaine de chefs d’État et de gouvernement y sont attendus. Parmi eux, le Premier ministre chinois et le président brésilien Lula ont déjà confirmé leur présence.

Un grand rendez-vous qui mérite toute notre attention, tant les attentes sont grandes autour de la protection et de la conservation de nos océans et de leurs ressources. Recouvrant 71% de la surface du globe et représentant 97% de l’eau sur la planète, l’océan joue un rôle décisif dans la lutte contre le changement climatique. Véritable pompe à carbone, il séquestre près de 30% du CO2 émis par les humains. Mais ce n’est pas tout, il constitue aussi une ressource économique inestimable. À lui seul, selon l’OCDE, il génère 1 500 milliards de dollars de valeur ajoutée par an, soit 2,5% de la valeur ajoutée mondiale.

L’océan au cœur de l’échiquier politique

Organisée pour la première fois à New York en 2017, au siège des Nations unies, puis à Lisbonne en 2022, la troisième conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC) aura pour thème principal : “Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan”. Elle doit aboutir à l’adoption du plan d’action de Nice pour l’océan. Ce plan “devra être le plus ambitieux possible pour préserver la santé et l’intégrité de l’océan”, espère Olivier Poivre d’Arvor.

Le sommet sera également l’occasion de mettre sur le devant de la scène des échéances déjà en cours de discussion, tels que la ratification du Traité sur la biodiversité en haute mer, le moratoire international sur l’exploitation minière des fonds marins, ou encore l’objectif de porter à 30% les aires marines protégées d’ici à 2030, alors qu’elles ne sont aujourd’hui que de 5% à peine.

Bientôt un GIEC des océans ?

Profitant de ce coup de projecteur sur les océans, le président français Emmanuel Macron a annoncé le 6 janvier dernier vouloir créer un “GIEC des océans”, comparable au GIEC pour le climat et à l’IPBES pour la biodiversité, à l’issue de ce sommet. Ce projet, baptisé Ipos (pour Plateforme internationale pour un océan durable, ou International Platform on Ocean Sustainability), permettrait non seulement d’évaluer l’état actuel des océans, mais surtout d’anticiper leurs évolutions futures.

Mais attention aux vœux pieux, a alerté la coalition citoyenne pour la protection des océans, regroupant 147 ONG, dont l’association Bloom, qui pointe du doigt le bilan de l’État français sur l’océan, plus que désastreux. “Dans ses discours et communications officielles, le gouvernement français se targue que plus de 30% des eaux françaises sont des aires marines protégées (AMP). En réalité, selon les standards internationaux, c’est moins de 0,1% des eaux métropolitaines qui sont réellement protégées. Et encore, c’est plutôt 0,05% dans l’Atlantique et la mer du Nord”, a dénoncé Swann Bommier, responsable du plaidoyer chez Bloom.

Toujours selon cette même association, la France comptabilise près de 400 000 heures de chalutage dans ses aires marines protégées chaque année, alors que cette méthode de pêche est extrêmement destructrice. Espérons donc que ce prochain sommet sera l’occasion pour la France, et les autres pays conviés, d’être enfin à la hauteur de leurs ambitions et des attentes des associations, qui ne manqueront pas de dénoncer les traditionnels doubles discours.

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