Nouvelle canicule marine en Méditerranée
Après un été 2023 record en termes de chaleur sous-marine, la Méditerranée surchauffe cette année encore. Depuis plusieurs jours, la température de l’eau atteint des niveaux remarquables atteignant localement les 30°C au large de la Corse, le 5 août dernier. Selon Météo France, “une grande parte de la Méditerranée connaît des températures de l’eau très supérieures à la normale”. Ce phénomène s’explique par la vague de chaleur intense qui frappe tout le bassin méditerranéen depuis plusieurs semaines. Et il devrait persister dans les prochains jours.
Depuis les années 1980, ces vagues de chaleur sous-marines ont doublé, quant à leur intensité, elle a également augmenté, ont indiqué les scientifiques du Giec dans un rapport publié en 2019. Or, elles peuvent s’avérer catastrophique pour la flore et la faune sous-marine. En Méditerranée, les Gorgones (une espèce de corail) subissent de lourdes pertes à chaque canicule marine. A cela, il faut ajouter l’arrivée d’espèces tropicales invasives, comme le barracuda ou encore le poisson lion.
Vague de chaleur historique en Antarctique
Une température alarmante. En plein hiver austral, l’Antarctique est aujourd’hui la région du monde la plus anormalement chaude. Selon le site Climate Reanalyzer, l’air ambiant y était fin juillet 20 à 30°C plus chaud que la normale de saison, faisant de ce mois de juillet l’un des plus chauds mesurés au pôle Sud. Sur le mois, la température était en moyenne de 10°C supérieure à la moyenne climatique de 1991 à 2020. Et cela devrait continuer tout le mois d’août. “Cette vague de chaleur est un quasi-record pour la région de l’Antarctique”, a expliqué le professeur Edward Blanchard de l’Université de Washington à nos confrères du Washington Post.
Même analyse pour le glaciologue italien Stefano Di Basttista. “La vague de chaleur sur le plateau Antarctique est extraordinaire plus par sa durée que par son intensité, même si certaines valeurs sont notables”, note-t-il. Et on le sait : en raison de l’amplification polaire, l’Antarctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde. Selon le Giec, alors que le réchauffement global est compris entre +0,14 et +0,18°C par décennie, la tendance pour cette région du monde est plutôt de l’ordre de +0,22 et +0,32°C par décennie.
“Park Fire”, l’un des plus importants mégafeux de l’histoire de la Californie
Depuis le 24 juillet, la Californie est frappée par le quatrième feu le plus important de son histoire. Les observateurs qualifient déjà le “Park fire” comme historique. En l’espace de deux semaines, plus de 170 000 hectares ont été incendiés, touchant principalement les comtés de Butte, Plumas, Shasta et Tehama, au nord-est de San Francisco. A ce jour, seul 34% de l’incendie est maîtrisé, ont indiqué les autorités locales.
As of July 30, 2024, wildfires have scorched a staggering 751,327 acres across our state. This year’s wildfire activity is 2,816% higher than last year, 29 times the amount of acreage burned. The numbers are a stark reminder: 95% of wildfires are caused by humans. Stay… pic.twitter.com/3d38JATRGD
— CAL FIRE (@CAL_FIRE) July 30, 2024
Après deux années d’accalmie, les feux de forêt en Californie ont explosé en 2024. Selon les autorités, leur activité est 2 816% supérieure à celle de l’année dernière à cette même période, avec une superficie détruite cinq fois supérieure à la moyenne de ces 5 dernières années. Car toutes les conditions sont réunies. Les deux derniers hivers pluvieux ont recouvert l’Etat d’herbes et de broussailles, puis un été sec et plusieurs vagues de chaleur sont venus transformer la végétation en combustibles. “Cela a créé des conditions idéales pour les incendies”, explique Brent Pascua, chef de bataillon du California Department of Forestry and Fire Protection (Cal Fire). Ajoutant d’ailleurs que “le combustible est toujours là et la météo aussi”. En effet, les observateurs craignent que Park Fire dure encore plusieurs semaines, voire des mois.
120 morts au Japon à cause des températures caniculaires
Du jamais vu. Une canicule a provoqué la mort d’au moins 120 personnes durant ces trois dernières semaines au Japon, tandis que 37 000 individus ont dû être hospitalisés, selon les chiffres officiels. La presse locale a d’ailleurs qualifié cette vague de chaleur de “kokusho”, qui signifie littéralement “chaleur brutale” en japonais. Et cet été s’est révélé particulièrement chaud à Tokyo avec des températures avoisinant les 40°C.
EXTRAORDINARY HEAT IN JAPAN
Persists since June with records falling allover (except Hokkaido) every day.
Today’s monthly records below of which some are all time records:
38.1 Gunge *
39.9 Kazeya
35.8 Kyojo
36.7 Yanai
39.3 Dezaifu
35.5 Isen
35.3 Kumejima tie
TMIN 25.7 Kihoku pic.twitter.com/KDQZmFQgeV— Extreme Temperatures Around The World (@extremetemps) August 2, 2024
Selon le quotidien japonais Nihon Keizai Shimbun, la température moyenne annuelle de la capitale nippone a, sous l’effet du changement climatique, connu une augmentation de 4°C en 120 ans, s’établissant en 2023 à 17,6 °C. D’ailleurs, la température moyenne nationale a atteint des records en juillet, faisant de ce mois le plus chaud depuis 1898. Et cela ne risque pas de s’améliorer en août car l’agence météorologique japonaise prévoit un mois toujours aussi chaud avec des températures de 35°C ou plus.
Des pluies diluviennes au Pakistan
Lahore, la deuxième ville la plus peuplée du Pakistan, a été inondée le 1er août par les pluies les plus importantes enregistrées dans l’histoire du pays. Il est tombé en moins de trois heures quelques 360 millimètres d’eau. Le dernier record s’établissait jusqu’à présent “à 332 millimètres le 31 juillet 1980”. Ces trombes d’eau ont inondé plusieurs quartiers de la ville et plusieurs routes ont été coupées. Selon la police locale, trois personnes ont perdu la vie, portant le bilan de la mousson à plus de 100 morts dans le pays. Au mois de juillet, 99 personnes ont été victimes d’incidents liés aux pluies diluviennes dans la région du Penjab.
Hingh Flood due to heavy rainfall in
Gulshan Block , #Lahore, #Punjab, #Pakistan 🇵🇰 (4 Agust,2024)#Floods #Rain #Monsoons #باريس2024 #باريس_2024 pic.twitter.com/ZW9kPjdodF— Weather monitor (@Weathermonitors) August 4, 2024
Ces dernières années, cette région du monde connaît régulièrement de graves inondations pendant la saison des moussons, qui s’étend entre juin et septembre. “L’Asie du Sud est devenue l’exemple emblématique des effets du changement climatique”, souligne Roxy Mathew Koll, spécialiste du climat à l’Institut indien de météorologie tropicale dans le New York Times. “La région entière est témoin d’une nette tendance à la hausse des vagues de chaleur, des inondations, des glissements de terrain, des sécheresses et des cyclones”, poursuit-il. Il y a un mois à peine, la région était en proie à d’importantes vagues de chaleur, avec des températures surpassant les 40°C.