1. La France vote l’interdiction des cigarettes électroniques jetables
Bientôt la fin des “Puffs”. Le 21 mars dernier, le Parlement français a trouvé un accord sur l’interdiction de ces cigarettes électroniques à usage unique prisées des jeunes. Cette interdiction pourrait même entrer en vigueur dès “la fin du mois de septembre”, a annoncé la députée écologiste Franscesca Pasquini. La ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, s’est félicitée pour ce vote unanime des sénateurs et des députés, et a d’ores et déjà annoncé qu’elle saisissait la Commission européenne afin qu’“elle confirme la décision de la France”. Une validation qui semble jouée d’avance vu que la Commission a déjà donné son feu vert à la Belgique, le 18 mars dernier.
Le Parlement vient de trouver un accord sur l’interdiction des puffs.
Je m’en félicite et saisis immédiatement la Commission européenne pour qu’elle confirme la décision de la France.
La lutte contre le tabagisme doit se poursuivre ! pic.twitter.com/VeapWZlSdr
— Catherine Vautrin (@CaVautrin) March 21, 2024
Au Sénat, Catherine Vautrin avait dénoncé ce “fléau sanitaire, social et environnemental”. “Le marketing de ces produits est conçu pour attirer les jeunes avec ses couleurs, ses fruits, ses parfums et ses prix bas”, avait-elle ajouté. “Au regard des risques liés aux tabagismes, elles constituent un piège particulièrement sournois pour les enfants et les adolescents”, avait alerté de son côté l’Académie nationale de médecine, qui y voit également “un déchet toxique, qui s’ajoute aux 4500 milliards de mégots jetés annuellement dans le monde”.
2. Les nappes phréatiques affichent des niveaux rassurants
Une situation bien plus favorable. Près de la moitié des réserves souterraines du pays affichent un niveau supérieur à la normale, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Il y a un an, la carte représentant l’état des nappes en France métropolitaine était majoritairement teintée d’orange et de jaune, alors qu’en 2024, elle est en grande partie bleutée, signe d’une recharge excédentaire sur une bonne partie du territoire. Début mars, 46% des nappes affichaient des niveaux au-dessus des normales mensuelles, contre 5% en 2023.
💧 État des nappes d’eau souterraine au 1er mars 2024
Que retenir ?
🔸 57% des niveaux sont en hausse (51% en janvier)
🔸 46% des niveaux sont au-dessus des normales mensuelles (46% le mois dernier)
🔸 L’intensité de la recharge diminue pic.twitter.com/rr05GYCg2t— BRGM (@BRGM_fr) March 14, 2024
Un tiers des nappes reste toutefois sous la normale et 9% sont même à des niveaux “très bas”, comme dans le Roussillon et les Pyrénées-Orientales. Ce dernier département est d’ailleurs touché par une sécheresse extrême depuis deux ans. Cinq villages sont privés d’eau potable et sont alimentés par camions citernes.
3. La préfecture d’Ardèche suspend le chantier d’un méga-complexe religieux
Le mérite revient au Résada de Jacquin. La présence cette petite plante protégée a eu raison du projet de construction d’un méga-complexe religieux à Saint-Pierre-de-Colombier, en Ardèche. Le 18 mars, la préfecture du département a pris un arrêté pour suspendre “les travaux jusqu’à ce qu’une demande de dérogation espèce protégée soit déposée” par le promoteur, “et accordée” par les autorités compétentes. A défaut, note la préfecture, une étude environnementale complémentaire doit être produite “indiquant l’absence d’impact résiduel significatif sur le Résada de Jacquin pendant la phase des travaux et notamment de terrassement“. En novembre 2023, le tribunal judiciaire de Privas avait déjà ordonné la suspension des travaux.
Ce chantier n’est pourtant pas récent. Depuis 2018, la famille missionnaire de Notre-Dame-des-Neiges, une communauté catholique traditionaliste, se heurte à l’opposition de certains riverains et mouvements écologistes. Dans le détail, le chantier prévoit l’édification d’une église de 3 500 places, des logements, un parking et une passerelle au-dessus du lit d’une rivière. Ce projet artificialiserait 1,5 hectare de terres. Le 16 octobre, une altercation entre une religieuse et un militant écologiste avait fait le tour des réseaux sociaux.
Énorme ! La bonne sœur qui plaque un écologiste… du grand spectacle en Ardèche où des religieuses défendent le chantier d’un futur centre religieux face aux militants qui bloquent à cause de l’impact sur l’environnement.
🎥 @ferro_nicolas
☝️plaquage non réglementaire pic.twitter.com/3wSyO7s3LO— Léo Chapuis (@leo_chapuis) October 16, 2023
4. Le Pérou condamné pour violation du droit à “un environnement sain”
Un arrêt historique qui pourrait bien faire jurisprudence. La Cour interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH) a condamné le Pérou pour avoir violé le droit à un “environnement sain” des habitants d’Oroya. C’est la toute première fois qu’un Etat est tenu responsable de ne pas avoir protégé ses citoyens contre les pollutions causées par les multinationales. Ces activités ont eu “un impact significatif sur l’environnement, en contaminant l’air, l’eau et le sol”, explique la Cour, qui ajoute que “l’exposition au plomb, au cadmium, à l’arsenic et au dioxyde de soufre a constitué un risque important pour la santé des victimes, qui n’ont pas reçu de soins médicaux adéquats de la part de l’Etat”. Cette ville minière des Andes est d’ailleurs classée dans le top 10 des villes les plus polluées du monde, aux côtés de Tchernobyl ou encore du site d’enfouissement de déchets chimiques de Dzerjinsk en Russie.
👩🏿⚖️👨🏿⚖️Sentencia del Caso Habitantes de La Oroya Vs. Perú🇵🇪.
👩🏿💻Más información: https://t.co/b19VsFWcKl#ProtegiendoDerechos pic.twitter.com/qT8me8UbzQ— Corte Interamericana de Derechos Humanos (@CorteIDH) March 22, 2024
Dans son jugement, la Cour a également ordonné au Pérou de procéder à un diagnostic de la contamination de l’air, de l’eau et du sol dans la ville, de fournir des soins médicaux gratuits aux victimes. Le pays doit également, entre autres mesures, mettre sa réglementation en conformité avec les normes admissibles pour le plomb, le dioxyde de soufre, l’arsenic, le mercure.
5. La déforestation en Amazonie à son niveau le plus bas depuis 2018
Une tendance qui se confirme mois après mois. Un rapport de l’association Imazon, publié le 18 mars, a montré qu’au cours des deux premiers mois de 2024, seuls 196 km2 ont été déboisés en Amazonie, soit une baisse de 63% par rapport à la même période l’année dernière. Cette surface équivaut tout de même à 327 terrains de football par jour. Trois des neufs Etats de l’Amazonie brésilienne – Matogrosso, Roraima et Amazonas – ont concentré à eux seuls 77% des surfaces déboisées sur cette période, soit 152km2.
A noter toutefois que pendant que la déforestation en Amazonie a atteint son plus bas niveau depuis 2018, une autre région, tout aussi riche en biodiversité, est victime d’un déboisement intensif : la savane du Cerrado. Dans cette région, qui occupe un quart du pays, les grands exploitants agricoles déforestent principalement pour planter du soja, qui est ensuite exporté vers l’Europe pour l’élevage.