Publié le 27 septembre 2022
SOCIAL
La lanceuse d’alerte de Facebook crée Beyond the Screen, une ONG pour assainir les réseaux sociaux
Frances Haugen avait dénoncé l’année dernière les pratiques de Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram qui faisait passer les profits devant la protection de ses utilisateurs. L’ex-employée de Facebook, devenue lanceuse d’alerte, a décidé de franchir une étape supplémentaire. Elle vient de créer Beyond the screen, une ONG dont l'ambition est de documenter les dérives des réseaux sociaux et de trouver les moyens d’assurer la sécurité des utilisateurs.

@Jim Watson / AFP
L’ancienne ingénieure de Facebook poursuit sa croisade contre les réseaux sociaux. Frances Haugen a décidé de créer une ONG, baptisée Beyond the screen (au-delà de l’écran), avec pour ambition de rendre les réseaux sociaux plus sûrs et positifs pour leurs utilisateurs. La spécialiste des produits algorithmiques s’était fait connaître il y a près d’un an lorsqu’elle avait claqué la porte de Facebook puis divulgué des milliers de documents internes révélant les pratiques du réseau social.
Auditionnée par le Sénat américain, Frances Haugen avait en effet montré comment les cadres du géant, qui s’est depuis rebaptisé Meta, privilégiaient systématiquement l’intérêt économique et financier de l’entreprise, sans prendre en compte la protection des utilisateurs. Les fausses informations, les discours de haine qui pullulent sur les réseaux sociaux de la galaxie Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp) n’étaient pas véritablement combattus par la firme. Et la cellule "civic integrity", chargée de veiller à l'éthique sur le réseau a finalement été démantelé. Ce qui a précipité le départ de Frances Haugen.
Améliorer les réseaux sociaux
"Il est possible d’avoir des réseaux sociaux qui font ressortir le meilleur de nous-mêmes et c’est ce vers quoi Beyond the screen veut travailler", a déclaré Frances Haugen dans un communiqué. Avec sa nouvelle ONG, elle espère continuer d’œuvrer pour améliorer les réseaux sociaux et en faire des lieux positifs. Beyond the screen prévoit dans un premier temps de créer une base de données alimentée par des contributeurs extérieurs, comme des avocats, des chercheurs, des spécialistes de la technologie, afin de documenter les dangers causés par les réseaux sociaux et leurs manquements à l’éthique et à la loi.
Elle travaillera aussi à identifier les pratiques permettant de contrer ces effets néfastes. Beyond the screen espère pouvoir faire en sorte que les utilisateurs, mais aussi les investisseurs et les autorités administratives puissent se servir de ses recherches pour mieux évaluer la performance des entreprises gérant les réseaux sociaux en termes notamment de sécurité des utilisateurs.
Deux partenaires
La nouvelle ONG s’est déjà trouvé des partenaires spécialisés dans l’éthique des réseaux sociaux pour mener à bien sa mission. Elle est ainsi financée par l’organisation Project Liberty, fondée par Franck McCourt, un entrepreneur américain notamment propriétaire de l’OM de Marseille. Le Project Liberty va travailler avec Beyond the screen au travers du McCourt Institute, son institut de recherche cofondé avec Sciences-Po Paris et l’Université américaine de Georgetown.
.@FrancesHaugen's bold action to call out Facebook for harming kids and teens has helped keep the pressure on to hold #BigTech accountable.
We are thrilled to partner with her new nonprofit and work together to create a safer internet for kids everywhere.https://t.co/M4VzuFDqr9— Common Sense Media (@CommonSense) September 22, 2022
L’institut travaille depuis 2021 à faire en sorte que les projets numériques prennent en compte une gouvernance saine dès leur origine. Enfin, Beyond the screen a également noué un partenariat avec Common Sense Media, une organisation américaine qui passe en revue les contenus numériques pour s’assurer qu’ils sont appropriés pour les enfants.
Arnaud Dumas, @ADumas5