Publié le 20 juin 2019
SOCIAL
10 milliards d’humains en 2050 : cinq chiffres à retenir sur la surpopulation mondiale, annoncée par l’ONU
Le dernier rapport sur l’évolution de la population mondiale par l’ONU fixe à 2050 le moment où l’Humanité atteindra les 10 milliards d’individus, contre 7,7 milliards aujourd’hui. Un chiffre colossal qui masque des disparités importantes selon les pays et les régions du monde. Alors que des pays comme l’Inde ou le Nigeria vont croître massivement, d’autres vont perdre en population comme la Chine.

@ash92
1. 9,7 milliards d’humains en 2050 et 10,9 milliards en 2100
100 millions en l’an 0, 300 millions en l’an 1000, 1,5 milliard en 1900 et 6 milliards en 2000, 7,7 milliards en 2019… La barrière symbolique des 10 milliards d’humains devrait être atteinte en 2050 selon le dernier rapport de l’ONU. Une croissance de 26 % par rapport à aujourd’hui. Cette surpopulation pose de nombreuses questions sur la capacité de notre planète à accueillir l’Humanité. Mais cette croissance est disparate. Tandis que la population en Europe et en Amérique du Nord va croître de seulement 2 %, celle en Afrique subsaharienne affichera une croissance de 99 %. Il faudra 50 ans de plus pour atteindre 11 milliards d’humains sur Terre, ce qui témoigne d’une baisse globale de la fertilité mondiale.
2. Huit pays représentent la moitié de la croissance
Sur les trois milliards d’humains en plus sur la planète d’ici 30 ans, la moitié sera issue de seulement huit pays. Par ordre décroissant de contribution, on retrouve : l’Inde, le Nigeria, le Pakistan, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, la Tanzanie, l’Indonésie, l’Égypte et les États-Unis. L’ONU précise que l’Inde sera le pays le plus peuplé au monde devant la Chine dès 2027. L’ex-empire du Milieu va de son côté perdre 31,4 millions d’habitants d’ici 2050, soit une baisse de 2,2 %.
3. Six objectifs de développement durable (ODD) mis à mal
En 2015, l’ONU définissait 17 ODD nécessaires à un développement socialement juste, durable et prospère. Mais la surpopulation humaine complique la réalisation d’au moins six d’entre eux : l’éradication de la pauvreté (ODD 1), la lutte contre la faim (ODD 2), la santé et le bien-être des populations et des travailleurs (ODD 3), l’accès à une éducation de qualité (ODD 4), l’égalité entre les sexes (ODD 5) et la réduction des inégalités (ODD 10).
4. 77,4 ans : l’espérance de vie moyenne
Cette surpopulation doit beaucoup à l’allongement considérable de la durée de vie moyenne. Elle est passée de 64,2 ans en 1990 à 72,6 en 2019. En 2050, l’ONU prédit une espérance de vie à la naissance de 77,1 ans. Mais là encore, on notera de grandes disparités régionales. Ainsi dans les pays les moins développés, cette durée est réduite de 7,4 ans par rapport à la moyenne en raison de la mortalité infantile et maternelle, des conflits et des épidémies. Dans ce dernier cas, l’ONU cite en particulier le VIH.
5. Moins de deux actifs pour un retraité dans 48 pays
Avec l’accroissement de la durée de vie, le ratio de soutien démographique va chuter. Il mesure le rapport entre la population active (entre 25 et 65 ans) et celle plus âgée (plus de 65 ans). En 2019, un humain sur onze avait plus de 65 ans. En 2050, ce sera un sur six. Ainsi, l’ONU prévoit qu’en 2050, "48 pays, principalement en Europe, en Amérique du Nord et en Asie de l’est et du sud-est, devraient présenter des ratios de soutien potentiel en dessous de deux". Aujourd’hui, un seul pays est dans ce cas, le Japon, avec un ratio de 1,8. L’organisation alerte sur ce que cela veut dire en matière de "pressions fiscales auxquelles de nombreux pays seront confrontés pour construire et maintenir des systèmes publics de soins de santé, de retraites et de protection sociale des personnes âgées".
Ludovic Dupin @LudovicDupin