Publié le 07 février 2018
SOCIAL
[Ces startups qui changent le monde] Leka, le petit robot au service des enfants autistes
Elles sont jeunes et elles veulent changer le monde. Chaque jour, de nouvelles startups voient le jour en espérant améliorer notre façon de produire ou de consommer, en améliorant la traçabilité des matières premières utilisées, en misant sur l’éco-conception ou l’innovation sociale. Chaque semaine, Novethic a décidé d’aller à la rencontre de l’une d’entre elles. Aujourd'hui, nous vous présentons Leka. Cette jeune pousse a créé un petit robot éducatif qui aide les enfants autistes, trisomiques ou polyhandicapés à mieux communiquer et apprendre.

Leka
SOMMAIRE
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C’est un petit robot tout rond, aux grands yeux, qui se déplace et qui change de couleur. Ce petit robot, baptisé Leka (jouer et se soigner en suédois), a un pouvoir extraordinaire : il aide les enfants autistes, trisomiques ou polyhandicapés à mieux communiquer avec leur entourage et à mieux apprendre. Les fondateurs se sont fixés une mission ambitieuse : "aider les enfants exceptionnels à vivre des vies exceptionnelles".
Rendre la technologie attachante et désirable
Le projet a germé pendant les études des fondateurs, Ladislas de Toldi et Marine Couteau, tous deux ingénieurs en biotech. "Notre professeur de design nous avait demandé de créer un objet pour son enfant autiste. Cela nous a tout de suite inspirés, d’autant que nous avions chacun dans notre famille, des enfants exceptionnels". Après un état des lieux et de multiples rencontres avec des spécialistes, le projet prend forme. Le robot a peu de concurrence car il n'existe presque pas de technologies de ce type adapté aux besoins quotidiens des enfants et de leur famille. "Beaucoup d’objets destinés aux enfants en situation de handicap sont tristes. Nous nous voulions un objet qui puisse procurer du plaisir !", souligne Ladislas de Toldi.
Le robot agit comme une sorte de médiateur entre l’enfant et son entourage. Il l’aide à se motiver et à se concentrer sur des contenus éducatifs disponibles sur tablette. Un challenge que Leka a réussi haut la main selon les premiers retours des personnes qui l'ont testé, essentiellement aux États-Unis.
Un enfant sur 100 naît autiste
Les besoins sont importants. Dans le monde, environ un enfant sur 100 naît autiste (avec de grandes différences entre les pays). Leur prise en charge, avec des méthodes et moyens adaptés à leurs problèmes, est cependant très variable en fonction des pays. "Aux États-Unis par exemple (où la startup a été incubée pendant trois mois, NDLR), nous n’avons pas de mal à convaincre de l’intérêt de notre robot car l’autisme est connu et très bien pris en charge. En France en revanche, c’est encore très tabou", souligne Ladislas de Toldi.
D’où l’idée d’utiliser le petit robot aussi comme un élément de sensibilisation auprès du grand public ou des investisseurs à l’occasion des tours de tables pour la levée de fonds. "En ce moment, nous cherchons 2 millions d’euros auprès d’investisseurs, si possible français. Mais si ceux orientés sur l’impact social sont intéressés, il est plus difficile de convaincre les investisseurs plus classiques qui ont du mal à évaluer les risques et l’ampleur du marché", précise le fondateur.
Devenir leader mondial de la technologie éducative
Leka est aujourd'hui en phase de test chez des spécialistes et des familles, en France, aux États-Unis, en Arabie Saoudite, en Espagne, en Turquie et en Malaisie. Il devrait être réellement commercialisé au cours de l’année 2018. Pour le rendre accessible aux familles (il coûterait un peu moins de 1 000 €), la startup prévoit la possibilité d’un abonnement au service plutôt que l’achat du robot. Elle se rapproche également de mutuelles et des assurances pour faciliter la prise en charge en tant que traitement pour ces enfants.
À court terme, la startup qui compte aujourd’hui 5 salariés, devrait s’étoffer avec l’embauche de commerciaux, techniciens et chercheurs. À plus long terme, Leka voit grand : l’objectif est de devenir "leader mondial de la technologie éducative", non seulement pour les enfants mais aussi les adultes, par exemple pour les personnes atteintes d’Alzheimer.
Béatrice Héraud @beatriceheraud