Publié le 24 novembre 2017
SOCIAL
Surconsommation : opter pour le Green Friday plutôt que le Black Friday
Le Black Friday, événement commercial venu des États-Unis qui consiste à appliquer de gros rabais pendant une journée, a lieu ce vendredi 24 novembre. Symbole de la surconsommation, ce concept est très présent en France. Le réseau d'entreprises de l'économie sociale et solidaire, Envie, a ainsi lancé, en opposition, un Green Friday tandis que la Camif a décidé de boycotter le Black Friday en fermant son site internet pour la journée.

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Personne n’a pu y échapper. Les promotions monstres du Black Friday inondent le marché. L’événement, importé des États-Unis par le e-commerce, a trouvé une vraie place en France. Selon une enquête de l’institut CSA - à la demande d’Amazon - 85 % des Français connaissent, au moins de nom, l’existence du Black Friday. 61 % savent même très bien de quoi il s'agit.
Or l’initiative est très décriée par certaines associations et entreprises car elle "pousse à la surconsommation", explique Zero Waste France. "Nous utilisons d’ores et déjà trois fois plus de ressources que ce que la planète peut nous offrir. L’achat de produits neufs alourdit ce bilan, alors que des alternatives existent : emprunt, location, occasion…", souligne l’association.
Il faut sortir "de la logique du tout jetable"
Un vrai mouvement anti Black Friday s’est ainsi créé dans l'Hexagone. Envie, le réseau d’entreprises de l’économie sociale et solidaire, a lancé pour l’occasion un Green Day. Le but est "d'instaurer un rendez-vous annuel autour d’une consommation plus raisonnée et responsable", explique Anémone Berès, Présidente de la Fédération Envie.
Pour changer les habitudes d’achat, le réseau veut montrer qu’il existe d’autres manières de consommer en utilisant par exemple d’anciens appareils réparés. "Une machine rénovée peut repartir pour 10 ans, il faut sortir de la logique du tout jetable", indique Anémone Berès.
La Camif boycotte le Black Friday
Dans ce sillage, la Camif a elle aussi décidé de boycotter l’événement. "Cette journée de la surconsommation par excellence est à l’exact opposé des valeurs défendues par la marque", explique l’entreprise. Ce vendredi 24 novembre, la Camif ne va vendre aucun produit sur son site internet et redirigera ses visiteurs vers des alternatives pour consommer mieux et moins. Elle est suivie dans cette démarche par Loom, la marque de vêtement responsable made in France.
"Quand je suis né, le jour du dépassement de la Terre était à Noël", explique Emery Jacquillat, président de la Camif. "En 2017, le 2 août, l’humanité a déjà consommé l’ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an ! Il est donc urgent de changer nos modes de consommation."
Seulement 2% d'économies pour les consommateurs
D’autres préfèrent au Green Friday, la notion de White Friday. Les termes diffèrent mais le concept reste le même. Tale Me par exemple, le premier dressing éthique et durable pour la maternité, va mettre en valeur, pendant une semaine, les acteurs de la consommation responsable. Rutabago, l’entreprise de paniers-recettes 100 % bio livrés en France, s’est engagée dans le Fair (équitable) Friday "parce que ça ne coûte pas moins cher à Alain de faire pousser ses pommes de terre bio le vendredi au lieu des autres jours de la semaine, nous lui garantissons une rémunération juste".
Qu’il soit Green, White ou Fair, un mouvement anti-black Friday se développe en France pour montrer qu’un autre modèle de consommation est possible. D’autant que le Black Friday n’est pas si avantageux que cela pour les consommateurs. Une étude de l’UFC Que Choisir avait révélé, en 2015, que les consommateurs gagnaient seulement 2% de réduction en moyenne lors de l'événement.
Marina Fabre @fabre_marina