Publié le 18 septembre 2019

SOCIAL

J'ai testé un burger aux insectes (et je n'y ai pas trouvé de larve gluante)

Le burger du futur sera-t-il aux insectes ? C'est ce que croit l'entreprise FoodChéri qui va commercialiser 400 burgers à Paris, Lyon, Bordeaux et Lille jeudi 19 septembre. Moins polluant, moins calorique, ce burger a tout pour plaire. Reste à surmonter son appréhension... Novethic s'est prêté au jeu et l'a testé en avant-première. 

Burger du futur aux insectes MF
Un burger aux insectes est dix fois moins émetteur de CO2 qu'un burger de bœuf cheddar.
@MF

En déballant mon repas, une dizaine de collègues m’entourent. Jamais un burger n’aura autant créé l’effervescence à la rédaction. Il faut dire que celui-ci est un peu spécial, le steak n’est pas à la viande de bœuf mais aux insectes. Il est le fruit du travail de FoodChéri, le spécialiste de la livraison de repas cuisinés. La startup va lancer en édition limitée, le 19 septembre, ce "burger du futur".

En retirant l’emballage, on lit quelque peu la déception sur les visages. Pas de vers grouillants ou de larves gluantes, le burger ressemble à un burger végétarien. Et malgré cette apparence plutôt lisse, personne ne veut y goûter. On préfère scruter ma réaction : "Saute, on te regarde", semblent dire mes collègues, preuve que la démocratisation de ces produits n’est pas pour demain.

Comme une galette végétarienne

Le steak est fin et coloré mais clairement pas saignant. Et de fait, la galette est composée de molitors, ces insectes appelés vers meuniers, de betteraves, de pois chiches, de haricots rouges, de curcuma, de carottes et de piment rouge. À la première bouchée, on croirait d’ailleurs croquer dans une galette végétale classique. C’est au fur et à mesure qu’un arrière-goût se fait sentir. Et ce goût est clairement celui des molitors de chez Jimini’s, cette startup spécialisée dans les insectes que Novethic avait pu visiter en 2017.

Burger ouvert

Pour ceux qui s’attendent à croquer des insectes, ce n’est pas le cas. Les molitors ont été réduits en farine. Le reste du burger est entièrement vegan. Le pain est 100 % végétal, tout comme la mayonnaise et la feta, qui viennent de Tomm’Pousse et de The Good Spoon. Si le goût est très éloigné d'un burger à la viande de bœuf, ceux qui ont l’habitude des burgers végétariens pourraient y trouver leur compte. Mais c’est clairement d’autres facteurs qui jouent en faveur de ce burger.

Dix fois moins polluant qu'un burger de bœuf

D’abord, il est dix fois moins polluant qu’un burger de bœuf cheddar. Ce dernier émet 3 192 g de CO2, selon les calculs de Foodchéri, contre 430 grammes pour un burger végétarien et seulement 274 g pour le "burger du futur". De même, il est beaucoup moins calorique avec seulement 183 kcal, contre 226 pour un végétarien et 262 pour un à la viande de bœuf. D’où la note de 90/100 qu’on peut lire sur l’appli Yuka. "D’un point de vue nutritionnel, les insectes sont pleins de richesses : protéines, fer, vitamines, oméga 3 et 6… ", note Patrick Asdaghi, co-fondateur de Foodchéri.

Si cette alimentation paraît révolutionnaire en Occident, ce n’est pas le cas pour tous. Dans le monde, plus de deux milliards de personnes consomment régulièrement des insectes, principalement en Afrique, Asie et Amérique du Sud. 

Marina Fabre, @fabre_marina


© 2023 Novethic - Tous droits réservés

‹‹ Retour à la liste des articles

SOCIAL

Consommation

Produits verts, bio, issus du commerce équitable ou made in France….les marques multiplient les produits vendus comme écologiques, durables et responsables et les consommateurs prennent conscience de l’impact de leur choix sur l’environnement. Ces nouvelles pratiques de consommation doivent reposer sur des labels crédibles.

Metavers Decentraland biennale architecture vision du futur

Krach immobilier dans le métaverse : le début de la fin ?

Après une ascension fulgurante, l'immobilier dans le métaverse a plongé. Les maisons et appartements virtuels achetés des millions ne valent presque plus rien. Malgré tout, le rêve d'un métavers où le réel et le virtuel fusionnent reste tenace. Les technologies de réalité virtuelle se perfectionnent...

Becca mchaffie reemploi

H&M, Nike, Primark... Où finissent vraiment nos vêtements donnés aux grandes enseignes ?

Des bons d'achat en échange de dons de vêtements. Qui ne s'est pas laissé séduire ? La formule, de plus en plus utilisée par les grandes enseignes, a de quoi déculpabiliser. Pourtant, derrière la promesse d'une revente de seconde main ou de don à des associations, beaucoup de ces vêtements finissent...

Souscontraintes 03

"Se limiter à 3 vêtements neufs par an peut bouleverser les normes" : Sous contraintes, le podcast de la transition socio-écologique 8/10

Et si nous faisions le vide dans nos placards ? Une étude britannique avait estimé que pour respecter l'objectif 1,5°C, il fallait se contenter de trois vêtements neufs par an. Un défi plus complexe qu’il n’y paraît, qui peut bouleverser les normes établies et les habitudes de consommation. Ce...

Pollution numerique smartphone

RSE : Orange fait appel à ses parties prenantes pour réduire ses émissions indirectes

L’opérateur de téléphonie a demandé à ses clients quelles pistes il fallait envisager pour réduire l’empreinte du numérique. Le reconditionnement et le recyclage des appareils remportent tous les suffrages et Orange prévoit de renforcer son offre. Mais les utilisateurs se questionnent aussi sur la...