Publié le 19 juillet 2018
NUMÉRIQUE
Y’a pas que le Bitcoin dans la vie !
Rhinocoin, Verde, Stronghold, Lumens… ces monnaies virtuelles assurent la protection des rhinocéros, la stabilité financière, ou aident à la conquête de la finance islamique. Moins connus et répandus que le Bitcoin, de nouveaux jetons virtuels apparaissent chaque semaine, hors de toute régulation et portés par la technologie de la blockchain. Novethic vous en présente quelques-uns.

@LestekSolzi
L’essor des monnaies virtuelles interpelle le monde de la finance. Certains y voient un risque systémique comme l’Autorité des marché financiers (AMF) qui calcule que les Français ont perdu plus de 9 millions d’euros depuis le début de l’année avec ces "placements miracles" ou la Banque des règlements internationaux qui craint qu'elles ne puissent détruire Internet. D’autres, comme le Conseil de stabilité financière (FSB), veulent comprendre et réguler ces devises sans y voir nécessairement une menace.
De toutes les cryptomonnaies, le Bitcoin est la plus connue et la plus répandue. Après avoir dépassée 20 000 dollars fin 2017, elle a perdu plus de 60 % de sa valeur en quelques mois. Mais en réalité, l’offre est pléthorique et certaines monnaies défendent des causes comme le climat, les animaux, la transition énergétique. Bien évidemment, la présentation de ces cinq monnaies virtuelles ne constitue en aucun cas un conseil d’investissement.
Rhinocoin : des jetons en corne de Rhinocéros
Début juillet est apparu le Rhinocoin. Cette monnaie virtuelle a été lancée par le plus grand éleveur mondial de rhinocéros, le Sud-Africain John Hume. Il protège 1 600 animaux dont il prélève les cornes de manière indolore pour éviter le braconnage. Après avoir lancé une vente aux enchères peu fructueuse en 2017 pour financer ses activités, il a décidé de créer une monnaie virtuelle où chaque jeton est indexé sur la valeur d’un gramme de corne du pachyderme. Ces tokens peuvent ensuite être échangés contre des bitcoins ou des Rands (la monnaie sud-africaine).
Verde : une blockchain pour valoriser les crédits carbone
Le géant du numérique IBM et la fintech hongkongaise Veridium se sont associés pour créer le Verde, une monnaie virtuelle qui doit aider les entreprises à réduire leur empreinte carbone. Constatant que les crédits carbone ont une efficacité limitée étant donné la difficulté de suivre leur impact sur la chaîne de valeur des sociétés, les deux entreprises imaginent qu’utiliser ces crédits sur un marché fluide et facile à auditer (une des vertus de la blockchain) offrira "un monde de possibilités".
Stronghold USD : une monnaie contre la volatilité
Comme pour le Verde, c’est une nouvelle fois IBM que l’on retrouve à l’origine du Stronghold USD. Cette monnaie appartient à la famille des Stablecoin, des monnaies virtuelles qui veulent garantir une stabilité en s’adossant à une valeur réelle. Le Stonghold USB promet tout simplement de s’appareiller au dollar, afin de permettre aux banques des transactions rapides et sécurisées. Il y a quelques mois, une autre monnaie, l’USDT, lancé par Tether, a proposé le même modèle, mais des soupçons sont apparus suite à un audit qui a mis en question les réserves financières de la société. Elle s’était engagée à avoir autant de dollars que de tokens émis. Avec IBM aux commandes, cette question ne devrait pas se poser.
Solarcoin : le bitcoin de la transition énergétique
Imaginée dès 2014, cette monnaie a finalement vu le jour en 2018. Le Solarcoin a pour but de récompenser la production d’électricité d’origine solaire par des entreprises et des particuliers. Chaque mégawattheure produit vaut 1 Solarcoin. Certains électriciens comme le français ekWateur autorise des paiements de factures en Solarcoin. Par ailleurs, plusieurs plateformes de financement participatif destinées aux énergies renouvelables acceptent cette monnaie.
Lumens : une cryptomonnaie compatible avec l’Islam
La monnaie virtuelle Lumens, de la société californienne Stellar, n’est pas nouvelle. Elle est même dans le top 10 mondial. Mais elle est la première à recevoir une certification de conformité à la finance islamique, autant pour sa technologie de blockchain que ses jetons. Parmi les critères, on retrouve le lien avec l’économie réelle ou encore la limitation de la spéculation. Avec cette ouverture sur le monde musulman, c’est un marché énorme qui s’ouvre, en particulier celui du secteur pétrolier de la péninsule arabe.
Ludovic Dupin @LudovicDupin