Publié le 17 juillet 2018
NUMÉRIQUE
Bitcoin : le Conseil de stabilité financière veut se préparer aux risques liés aux cryptomonnaies
Sans être alarmiste, le Conseil de stabilité financière va lancer un comité de suivi des cryptomonnaies. L’étude de la volatilité de ces monnaies et des technologies qui les supportent doit permettre de mieux anticiper les éventuels risques. Emmanuel Macron a déjà appelé de ses vœux une réglementation du bitcoin.

@DR
Le Conseil de stabilité financière (FSB), organisme mandaté par le G20 pour mener à bien les réformes du système financier, a publié un rapport sur le suivi des cryptomonnaies, appelant à rester "vigilant" face à leur essor rapide, en amont d'une rencontre des ministres des finances du G20 cette semaine à Buenos Aires.
"Bien que le FSB pense que les cryptoactifs ne posent pas de risques substantiels pour la stabilité du système financier mondial pour l'instant, il reconnait la nécessité d'une surveillance vigilante au regard de la rapidité des développements du marché", a expliqué l'institution basée à Bâle.
Évaluer la taille et la croissance des cryptomonnaies et des technologies qui y sont associées est essentiel pour évaluer les risques potentiels, notamment en cas de chute de leur valeur, a estimé le FSB.
Un travail difficile
Mettre en place des outils de suivi ne va pas sans poser un certain nombre de défis, a reconnu le FSB, notamment en raison du manque de transparence, de la rapidité à laquelle ces marchés évoluent mais aussi des d'éventuels risques de manipulation des cryptomonnaies.
Le Conseil de stabilité financière a donc décomposé la tâche entre plusieurs comités, qui sont chargés de mettre en place des outils d'analyse et de suivi pour travailler notamment sur les levées de fonds en cryptomonnaies et l'exposition directe ou indirecte des banques aux cryptoactifs.
Le FSB a proposé pour l'instant de s'appuyer sur des données telles que les volumes de transaction, les prix, la volatilité ou les taux de croissance, et de les compléter au fil du temps, au gré des évolutions tant des technologies que des marchés de cryptomonnaies.
Des millions d’euros de pertes en France
D’autres institutions financières sont plus inquiètes vis-à-vis de la monnaie virtuelle. À commencer par la Banque des Règlements Internationaux (BRI), qui se définit comme la "banque des banques centrales. Dans son dernier rapport économique annuel, celle-ci pose la question de "la capacité de traitement (des opérations numériques liées aux cryptomonnaies) : seuls les superordinateurs peuvent suivre la vérification des transactions entrantes. Les volumes de données finiraient par paralyser Internet". Le réseau serait finalement submergé par le volume de données à traiter.
En France, alors qu’Emmanuel marron et Bruno Le Maire ont appelé à réguler ces monnaies, l'Autorité des marchés financiers (AMF) appellent les français à se méfier de ces "opportunités", dénonçant des "placements toxiques", qui ont provoqué plus de 9 millions d’euros pertes chez les Français depuis le début de l’année.
Ludovic Dupin avec AFP