Le sable constitue déjà la deuxième ressource la plus consommée au monde, derrière l’eau et devant le pétrole ou le charbon. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Une nouvelle étude de l’OCDE (1) prévient que la demande en matières premières, sables et graviers en tête, va doubler d’ici 2060, pour passer à 167 gigatonnes en 2060 (dont 55 pour le sable) contre 90 gigatonnes aujourd’hui.
En cause, la croissance de l’économie mondiale et l’élévation des niveaux de vie. En 2060, la planète accueillera 10 milliards d’humains dont le revenu moyen s’élèvera au niveau du revenu moyen actuel dans les pays de l’OCDE, soit 40 000 dollars par habitant. La pression exercée sur l’environnement sera alors deux fois plus forte.
"Si aucune action concrète n’est prise pour relever ces défis, il est probable que l’accroissement prévu de l’extraction et du traitement de matières premières (…) aggrave la pollution de l’air, de l’eau et des sols, et concoure notablement au changement climatique" avertit l’OCDE.
Le recyclage n’y fera rien
Le rapport est d’autant plus pessimiste qu’il écarte une à une plusieurs solutions. La diminution des activités manufacturières au profit d’activités de services, l’amélioration de l’efficacité de l’industrie ou encore la stabilisation de la demande en Chine et dans d’autres économies émergentes ne feront que limiter la casse, estime l’organisation internationale. Quant au recyclage, s’il ne représente qu’un dixième du poids du secteur minier dans le PIB, il continuera de peser beaucoup moins lourd que les activités d’extraction de matières vierges, assure l’OCDE.
"La croissance de l’utilisation des matériaux va probablement accroître la pression exercée sur les ressources de nos économies et compromettre les gains futurs en matière de bien-être, alerte Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE. Cette perspective peut aider les décideurs à comprendre la direction dans laquelle nous nous dirigeons et à déterminer quelles politiques peuvent soutenir une économie plus circulaire".
À ce rythme, et en l’absence de nouvelles mesures de réduction, les émissions imputables au secteur minier passeront de 28 à 50 gigatonnes d’équivalent CO2 d’ici 2060.
Concepcion Alvarez, @conce1
(1) Voir le rapport ici.
Publié le 11 novembre 2018
D’ici 2060, la Terre comptera dix milliards d’habitants dont le revenu moyen sera équivalent à celui des pays les plus riches aujourd’hui. Cela ne se fera pas sans mal. L’OCDE estime que l’utilisation de matières premières va doubler pour répondre à cette croissance, exerçant une pression deux fois plus forte sur l’environnement. La baisse de l’intensité énergétique des minerais, le découplage entre PIB et émissions ou encore le recyclage n’y pourront rien.
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