Publié le 20 février 2019
ENVIRONNEMENT
[Danger plastique] J’ai testé une semaine sans emballages plastiques... et j'ai maudit mon rédacteur en chef
Adieu le fromage emballé, les sachets de pâtes, le shampoing liquide, les cotons-tiges… J’ai essayé, pendant une semaine, de me passer des emballages plastiques. Et ce ne fût guère facile. Face au danger mortel qu’il représente pour l’environnement et la biodiversité, Novethic vous propose chaque semaine de découvrir une nouvelle facette de ce matériau omniprésent.

Istock / PeopleImages
Chiche ! Voilà ce que j’ai dit à mon rédacteur en chef quand il m’a mis au défi de ne plus utiliser d'emballages plastiques pendant une semaine. Comme j’étais déjà bien avancée dans le chemin du zéro emballage plastique, je me suis dit, présomptueusement, que ça ne serait pas si difficile… grave erreur !
Premier jour, premier échec
Premier jour, tout commence mal. J’oublie que j’ai commencé le défi et vais chercher un repas indien pour le manger à la rédaction. Patatras, je me retrouve avec des boîtes en plastique plein les mains. Pour me déculpabiliser, je les réutilise pour congeler mes restes du soir mais cela n’augure rien de bon. Deuxième jour, je suis pressée par le temps, ne trouve aucun restaurant qui n’utilise pas de boîte en plastique. Je suis obligée de me replier sur un sandwich... en maudissant mon rédacteur en chef. Au troisième jour, je prends mon courage à deux mains. Équipée d'un tote bag, je trouve un restaurant coréen qui propose des plats dans une boîte en carton. Alléluia ! Ce sera ma nouvelle cantine.
Les courses : du frais et surtout pas de produits transformés
J’ai l’impression de partir en randonnée. Armée de bocaux vides qui tintinnabulent dans mes sacs, je file faire mes courses. Première étape : une grande surface. Je ne trouve que de la salade pré-lavée dans un sachet, des citrons plastifiés et des fromages emballés... Je comprends vite que mon défi sera très compliqué à atteindre ici. Après avoir maudit une nouvelle fois mon rédacteur en chef, je prends la direction d'une enseigne bio spécialisée.
Ici, la majorité des produits frais (légumes et fruits) sont en vrac. Idem pour certaines pâtes, céréales et gâteaux. Pour les produits froids en revanche, tout est emballé avec du plastique, du jambon en passant par le gruyère râpé et les saucisses. Heureusement, le magasin propose du fromage à la coupe et je n’achète pas de viande. Je fais l’impasse sur les yaourts ayant acquis récemment une yaourtière.
Je rentre chez moi, sous dix tonnes de produits, mais satisfaite de ma pêche. En arrivant, c’est la déception. Le paquet de chips que je croyais entièrement en aluminium contient du plastique. De même pour le thé en vrac et la brique en lait, composée de plastique. Difficile de le savoir puisque, la plupart du temps, la composition des emballages n’est pas indiquée…
La salle de bains et les produits d’entretien : on change tout
Je file dans ma salle de bains et découvre un océan d’emballages plastiques… Il va falloir repartir à zéro. Depuis quelques mois, heureusement, j’achète déjà du savon et du shampoing solides. Je continue à utiliser du dentifrice en tube plastique ou du déodorant. Dans un magasin spécialisé, je trouve un déodorant en stick rechargeable.
J'ai certes entendu parler de déodorant et de dentifrice solides. Et j'en trouve, après moult recherches, sur le site d'une boutique de cosmétiques responsables. On ne va pas se mentir, à 26 euros le déodorant et le dentifrice, on espère que ça va durer longtemps... J'en profite une nouvelle fois pour maudire mon rédacteur en chef en réglant la note.
Pour les cotons tiges, j’opte pour un cure-oreille en bambou à 4,50 euros que j’ai trouvé dans une enseigne bio. Je n’ai pas trouvé d’alternative à ma crème de visage et j’avoue qu'au bout de deux jours à avoir la peau tiraillée, je m’en tartine joyeusement la figure, en oubliant bien volontiers l’environnement.
Pour ma lessive, j’avais déjà sauté le pas cet été en réalisant un produit maison à base de savon de Marseille, huile essentielle de citronnelle et bicarbonate de soude (emballé dans du carton). Pour le test, je tente aussi de créer du liquide vaisselle maison, mais il nécessite du savon noir et du vinaigre blanc, tous deux vendus dans des bidons en plastique. J’abandonne assez vite l'idée.
Je vais donc dans un supermarché qui travaille avec Jean Bouteille, une startup qui propose du vrac liquide. J'y trouve de l'assouplissant et du liquide vaisselle. Et je remplace le papier essuie-tout par des vieux tissus. En revanche, je ne trouve pas de papier toilette sans emballage plastique. Heureusement, une de mes collègues a trouvé le Graal chez une coopérative bio : l’emballage est en amidon de maïs.
En bref
Globalement, pour l’alimentaire, ce sont les produits transformés qui posent problème. Les plats préparés, les pâtes à tarte, le tarama, les salades… tout est emballé avec du plastique. Comprendre : zéro emballage plastique signifie cuisine maison et alimentation plus saine. Pour la salle de bain, j'ai trouvé cela plus compliqué, notamment à cause des crèmes, qui sont toutes emballées dans du plastique et dont je ne peux (veux) vraiment pas me passer.
Marina Fabre, @fabre_marina