Publié le 18 novembre 2019
ENVIRONNEMENT
Contre l’obsolescence programmée, le label Longtime promeut des produits durables
L'obsolescence programmée pourrait avoir trouvé un redoutable ennemi. Le label Longtime certifie des produits selon leur écoconception, leur réparabilité et le service après-vente. Une manière de guider les consommateurs vers des achats plus responsables, moins impactant pour la planète et le portefeuille et d'accompagner fabricants et distributeurs, de plus en plus sous pression sur cette question.

@Longtime
C’est le casse-tête du consommateur. Comment savoir, en achetant son aspirateur, si les pièces détachées vont être approvisionnées assez longtemps pour réparer de l'appareil en cas de panne ? Comment savoir si le produit a été éco-conçu ? Aujourd’hui, ces données sont entre les mains des fabricants, mais le label indépendant Longtime compte bien faire la transparence. Deux ans après sa création, la coopérative toulousaine Ethikis ad civis à l'origine de ce label qui se veut européen, vient de dévoiler les trois premiers produits certifiés. On trouve ainsi l’aspirateur Rowenta Silence Force R064 de Seb et deux détecteurs de métaux de XPlorer.
Un label qui pousse et accompagne les fabricants
Les produits, présentés par les fabricants, sont tous évalués par un organisme de contrôle indépendant (Ecocert ou Apave Certification) selon 41 critères établis par la coopérative. Ils permettent d'assurer leur longévité. "Nous nous basons sur trois piliers : l’écoconception, la réparabilité et le service après-vente", explique la cofondatrice du label, Elsa Lomont, "Notre objectif est d’éviter à tout prix le renouvellement du produit".
"Le label Longtime confirme les engagements que nous avons pris dès la création de notre entreprise pour garantir à nos clients la qualité et la robustesse de nos produits", réagit Alain Loubet, gérant de Xplorer. "Notre but est de faire avancer la lutte contre l’obsolescence programmée, donc nous accompagnons les entreprises pour qu’elles haussent leur niveau", ajoute Elsa Lomont. D'ici 2021, Ethikis espère ainsi apposer son label sur les produits de plus de 50 fabricants.
Un indice de réparabilité gouvernemental pour 2021
La coopérative n’est pas la seule sur ce créneau. La secrétaire d’État à la Transition écologique, Brune Poirson, a annoncé la mise en place d’un indice de réparabilité à partir de 2021 dans le cadre de la loi anti-gaspillage. Pour l’instant, les contours sont encore flous, mais cet indice devrait s’appliquer à quatre familles de produits : les lave-linge, les smartphones, les ordinateurs et les téléviseurs.
Il reviendrait au fabricant de s’auto-évaluer selon une grille de critères permettant d'obtenir un indice global de réparabilité. Une manière de guider le consommateur vers des achats plus responsables. "On ne peut que saluer une initiative qui permettra de sensibiliser les consommateurs mais nous avons encore des questions quant à l’évaluation, les critères, l’autocontrôle…", défend Elsa Lomont. Pour cette dernière, pas question de concurrence puisque Ethikis a "opté pour une approche plus globale qui ne restreint pas à la réparabilité."
Sous pression, le marché se prépare à une meilleure réparabilité des produits
Certains fabricants tentent également de se démarquer en faisant de la lutte contre l’obsolescence programmée un nouveau service. Le groupe Darty vient tout juste de lancer un abonnement de réparation longue durée baptisé "Darty Max". Pour 9,99 euros, l’électroménager (lave-linge, cuisinière, hotte, fou, congélateur…) du consommateur sera garanti jusqu’à la fin de son abonnement. "Les pièces détachées et la main-d’œuvre sont incluses pendant la période de réparabilité, soit au minimum 7 ans après l’achat du produit", précise Darty.
De même, l’entreprise française Seb assure que tout son petit électroménager, du sèche-cheveux à l’autocuiseur, est réparable pendant 10 ans. Pour atteindre son objectif, le groupe stocke plus de 40 000 références de produits soit 5,7 millions de pièces détachées dans des entrepôts européens. Ces initiatives permettent de faire baisser la pression que l’obsolescence programmée exerce sur l’environnement et pour les consommateurs, de réaliser des économies.
Marina Fabre, @fabre_marina