Publié le 28 septembre 2020
ENVIRONNEMENT
Climat et biodiversité : l'agenda incertain des grands rendez-vous internationaux face au Covid-19
2020 devait être l’année du climat et de la biodiversité. Mais avec le Covid-19 et le confinement, les grands rendez-vous internationaux ont été reportés à 2021, et avec eux tous les espoirs d’aboutir à de nouveaux accords clés rapidement. Il se pourrait bien que 2021 subisse à son tour le même sort. D’ores et déjà, le Congrès mondial de la nature, prévu à Marseille en janvier prochain, a été reporté par précaution à une date encore inconnue. Point sur les événements à venir.

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30 septembre : un sommet biodiversité virtuel aux Nations Unies
Le mercredi 30 septembre sera consacré à la biodiversité sous l'égide du Président de l’ONU, et non pas celle du Secrétaire général Antonio Guterres, qui a une aura plus importante. La journée sera ponctuée de réunions virtuelles et soulignera la crise à laquelle l'humanité est confrontée du fait de la dégradation de la biodiversité et le besoin urgent d'accélérer l'action. Ce sera l'occasion pour les chefs d'État d'élever leurs ambitions dans la perspective du cadre mondial de la biodiversité pour l'après-2020 qui sera adopté à la COP15 Biodiversité en 2021.
29 octobre : le Climate Finance Day mi-virtuel mi-présentiel à Paris
L’événement qui réunit des représentants de haut niveau de l’industrie financière, des autorités régulatrices et des gouvernements, mais aussi de la société civile, est pour l’instant maintenu avec un accès en présentiel et en virtuel. Mais les équipes organisatrices suivent de près l’évolution du Covid, tandis que le gouvernement vient de décider d'abaisser la jauge des grands événements à 1 000 personnes. Cette 6ème édition du Climate Finance Day sera consacrée à la relance de l’économie européenne.
12 décembre : l’Accord de Paris fête ses cinq ans… à distance
L’ONU et le Royaume-Uni, pays hôte de la COP26 sur le climat, ont annoncé qu’ils organiseraient un sommet international virtuel pour les cinq ans de l’adoption de l’Accord de Paris. L’objectif est de mobiliser les États en amont de la COP sur le climat de Glasgow reportée d’une année, à novembre 2021. Le sommet doit ainsi être l’occasion de présenter des contributions nationales aux objectifs renforcés, des stratégies de long terme ainsi que de nouveaux engagements financiers. Les pays seront en outre influencés par le retrait définitif ou non des États-Unis, en fonction du gagnant de la présidentielle américaine le 3 novembre.
7 au 15 janvier 2021 : le Congrès mondial de la Nature reporté
Le Congrès mondial de la nature, réunion internationale majeure sur la biodiversité qui devait accueillir des dizaines de milliers de personnes à Marseille en janvier, a été reportée en raison de la situation sanitaire. Cet événement devait ouvrir la voie à la COP15 Biodiversité, prévue en mai. Des incertitudes pèsent donc sur le maintien du Congrès en amont de la COP biodiversité, elle-même menacée (voir ci-dessous), bien que la secrétaire d’État à la biodiversité, Bérangère Abba, a précisé qu'il s’agissait "d'une étape majeure". Si les deux événements devaient être repoussés, il y aurait un encombrement en fin d’année. Le One Planet Summit, consacré à la biodiversité et organisé par la France, a quant à lui été maintenu au 11 janvier 2021.
17 au 30 mai 2021 : la COP15 Biodiversité de Kunming, en Chine, elle aussi menacée
Elle devait se tenir en octobre et a déjà été reportée au printemps prochain. La COP15 Biodiversité est très attendue car elle doit aboutir à un nouveau cadre mondial post-2020 pour protéger les écosystèmes. Avec le report du Congrès mondial de la nature, des incertitudes pèsent sur le maintien de cet événement. Mais un nouveau report en deuxième partie d’année risque de se heurter à un encombrement diplomatique avec une session climat qui démarrera dès le mois de septembre. Une session 100 % virtuelle est difficilement envisageable car elle pénaliserait fortement les pays en développement.
1 au 12 novembre 2021 : la COP26 Climat, moment de vérité pour l’Accord de Paris
Pour nombre d’experts, le report de la COP26 d’un an est finalement une bonne chose pour laisser le temps aux pays de se relever de la crise du Covid-19. 2021 présente en outre un meilleur alignement des planètes, le G7 et le G20 passant sous présidence britannique et italienne, les deux pays organisateurs de la COP. L’événement constitue une étape majeure dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris puisque chaque État devra venir avec des objectifs revus à la hausse. C’est un premier crash-test. Mais peut-il une fois de plus être reporté ? Cela risquerait de démobiliser la communauté internationale et de mettre sérieusement en danger la mobilisation climatique. À ce jour, 104 pays ont fait part de leur intention de relever leur ambition. Ils représentent 39 % des émissions globales.
Concepcion Alvarez @conce1