Les tractations auront duré toute la nuit et se sont poursuivies dimanche 31 octobre matin. Avant de s’envoler pour Glasgow, en Écosse, où la COP26 pour le climat s’est ouverte, les dirigeants du G20 ont réaffirmé l’objectif de l’Accord de Paris, à savoir "maintenir l’augmentation moyenne des températures bien en-dessous de 2°C et poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels". Ils vont un peu plus loin en ajoutant : "Conserver (l’objectif de) 1,5°C à portée nécessitera des actions et des engagements significatifs et efficaces de tous les pays."
Pour Tom Burke du groupe de réflexion E3G, cité par The Guardian, "c’est un signal politique qui donnera un élan à la Cop et aidera à parvenir à un accord." En revanche, le communiqué final n’inclut pas d’engagement à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Les dirigeants du G20 ont plutôt convenu de l’importance de l’atteindre d’ici ou vers le milieu du siècle, une formulation qui reflète les positions de la Chine et de l’Arabie saoudite. Greenpeace dénonce pour sa part un "manque d’ambition" et une "répétition ratée avant la COP26".
Fin des subventions aux centrales à charbon à l’étranger
Les pays du G20, qui représentent près de 80 % des émissions polluantes mondiales, se sont également entendus pour arrêter de subventionner de nouvelles centrales au charbon à l’étranger d’ici la fin de l’année. "Nous mettrons fin à l’octroi de financement public à l’international pour de nouvelles centrales électriques au charbon d’ici la fin de 2021", indique le texte, qui ne donne cependant pas d’objectif pour l’abandon du charbon au niveau national.
"Le G20 ne financera plus de centrales au charbon à l’export. Il faut réaliser la portée de cette décision : des milliards n’iront plus au charbon, des centaines de centrales ne verront pas le jour. Une avancée pour le climat, un effort à poursuivre au sein de chaque pays" a réagit Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique. "Un tel accord va permettre de réduire les émissions de CO2 de 230 millions de tonnes par an, a déclaré Christine Shearer, directrice de programme au Global Energy Monitor. C’est presque l’équivalent des émissions annuelles de la Belgique et du Nigeria réunis. Cet accord marque le début de la fin des nouvelles centrales au charbon dans une grande partie du monde."
Alors que le G20 se termine, la COP26 s’ouvre. Pour l’heure, les engagements des Etats mèneraient vers un réchauffement de +2,7°C, selon l’ONU. "Le réchauffement mondial atteint déjà 1,1 degré au-dessus des niveaux de l’ère préindustrielle. A 1,5°C, des pays seront submergés, et c’est pourquoi nous devons obtenir un accord" à Glasgow, s’était encore alarmé Alok Sharma dimanche matin sur la BBC.
Concepcion Alvarez @conce1