Publié le 09 janvier 2019
ENVIRONNEMENT
L’industrie cimentière veut réduire de 80 % ses émissions de CO2 d’ici 2050
Réduire de 80 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050. C'est l'objectif que vise le Syndicat français de l'industrie cimentière. Il est responsable, aujourd'hui en France, de 2,9 % des émissions de CO2. Un objectif ambitieux quand on sait que la demande en matériaux va exploser dans les prochaines décennies pour répondre à l'urbanisation massive.

CC0
L’industrie cimentière veut limiter son empreinte carbone. Aujourd’hui, elle représente entre 5 et 7 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales et 2,9 % des émissions de l’Hexagone. Dans son plan à long terme, le Syndicat français de l’industrie cimentière a annoncé vouloir réduire de 80 % ses émissions de CO2 d’ici 2050 par rapport à 2016.
"L’accord de Paris ne va pas suffire, nous nous sentons responsables et poussons de nombreux leviers de rupture", a indiqué Bénédicte de Bonnechose, présidente du SFIC. Aujourd’hui, c’est la fabrication même du ciment qui est pointé du doigt. Mélange entre le calcaire et l’argile extraits de carrières, le clinker, constituant du ciment, est obtenu en étant chauffé dans un four à 1 450 °C alimenté, la plupart du temps alimenté aux carburants fossiles.
-40 % de CO2 en 30 ans dans l'industrie
Pour réduire son impact environnemental, l’industrie cimentière compte s’appuyer sur du ciment nouvelle génération. "Si la quantité de clinker a déjà été réduite grâce à la substitution par des sous-produits, des ciments avec des nouvelles compositions à basse empreinte carbone sont en cours de normalisation et bientôt sur le marché", écrit le SFIC. Le Syndicat affirme avoir déjà réduit de 40 % ses émissions de CO2 en 30 ans.
Parallèlement plusieurs startups travaillent sur du béton "smart concrete", du béton intelligent. Basiliks par exemple, une entreprise venue des Pays-Bas, a créé un béton autocicatrisant qui permet d’améliorer la durée de vie de la matière et donc d’en réduire la production.
Du ciment à 100 % en matières recyclées
L’industrie compte également développer le recyclage pour être moins polluante et fabriquer ainsi ses matériaux à partir de déchets. "Il est tout à fait réaliste d’imaginer fabriquer demain du ciment uniquement à partir de matières existantes valorisantes", estime le SFIC. Une technique qui permet de ne plus puiser une nouvelle fois dans les granulats naturels (sable, gravillons…) et de profiter de la déconstruction de milliers de bâtiments des années 1950 à 1980 qui arriveront bientôt en fin de vie.
Une pratique qu'il va falloir généraliser car selon l'OCDE, la demande en matériaux devrait doubler d'ici 2060, particulièrement pour le sable et le gravier dont la demande va devancer celle du charbon, des métaux et même du pétrole.
Marina Fabre @fabre_marina