Publié le 29 janvier 2024

Un week-end printanier en plein hiver. En Espagne et dans le sud de la France, de nouveaux records de chaleurs sont tombés pour un mois de janvier. Un impressionnant redoux qui inquiète les scientifiques.

Même en hiver, les records de chaleur tombent les uns après les autres dans le Sud de la France et en Espagne. Côté français, le mercure a grimpé jeudi 25 janvier jusqu’à 25,6°C à Vivès (Pyrénées-Orientales), 22,1°C à Montpellier (Hérault), 21°C à Arles (Bouches-du-Rhône)…et de l’autre côté des Pyrénées, il a fait 29°C à Valence et 27,8°C à Malaga.


À noter d’ailleurs que l’Espagne a battu le nouveau record de chaleur mensuel pour l’Europe. Celui-ci a été enregistré à Gavarda, dans la province de Valence, où le thermomètre est monté jusqu’à 30,7°C. Et cette vague de chaleur quasiment digne d’une fin de printemps pourrait persister au-delà du 31 janvier, comme l’indique l’agroclimatologue Serge Zaka, sur X.

Un redoux anormal pour la saison


Ainsi, janvier 2024 serait bel et bien le 24e mois d’affilée au-dessus des normales de saison, sur la période 1990-2000. Et ce, malgré la vague de froid qui a traversé la France pendant le mois. Pour le scientifique Serge Zaka, “les anomalies chaudes compensent très largement les faibles anomalies froides”. “En gros, ça fait maintenant deux ans que la France n’a pas connu un mois plus froid qu’à l’accoutumée”, insiste-t-il.


Même constat pour le climatologue de Météo-France Matthieu Sorel, interrogé par nos confrères de Libération. “Cet épisode n’est pas du tout normal pour la saison (…) on se situe à certaines stations à +10°C au-dessus des normales”, explique-t-il, “à tel point que près de la Méditerranée, les températures sont très printanières, dignes d’une fin d’avril, voire d’un début du mois de mai”.

Un danger pour certaines espèces végétales


Cette remontée des températures s’explique par l’arrivée en Europe d’un anticyclone venu d’Afrique du Nord, qui a fait remonter une masse d’air subtropicale, chassant le froid. Ce genre d’épisode climatique pourrait être amené à se répéter plus fréquemment à cause du réchauffement climatique.


Or ces températures printanières en plein hiver pourraient avoir de graves répercussions, notamment sur les végétaux. “Jours et nuits, les températures sont au-dessus des seuils végétatifs de tous nos arbres (5 à 10°C) : les premières floraisons ne devraient pas tarder. Trop précoces malheureusement, comme ces quatre dernières années”, prévient Serge Zaka. Et si les floraisons débutent, les végétaux seront alors vulnérables par la suite au gel, avec le risque de ruiner les récoltes à venir.

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