Les intempéries qui se sont abattues sur l’Aude laissent la nation sous le choc. En cinq heures, l’équivalent de trois mois de pluie est tombé du ciel. Cet "épisode méditerranéen de type cévenol" a fait au moins 11 morts et huit blessés graves, selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Un épisode qui n’avait pas été vu depuis 127 ans. "La crue exceptionnelle en cours à Trèbes est proche mais inférieure à la crue de 1891", souligne Vigicrues dans son bulletin. L’eau a atteint 7,68 mètres vers 7h30 lundi 15 octobre, selon le site internet de l’institut. En 1891, le 25 octobre, l’eau était montée jusqu’à 7,95 mètres.
Dans la mémoire du village, la dernière fois qu’un événement climatique aussi intense s’est produit, c’était en 1891. #inondations11 pic.twitter.com/MtbX4aO2Yj
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 15 octobre 2018
Ce déluge a eu lieu au moment où, à quelques centaines de kilomètres de là, en Franche-Comté, une sécheresse d’une extrême sévérité a lieu. Après trois mois sans eau, les agriculteurs arrivent à bout de leurs réserves de fourrages prévues pour l’hiver. La région a débloqué 10 millions d’euros pour aider les éleveurs à reconstituer leurs stocks. Par ailleurs, plusieurs rivières (en particulier le Doubs) et des lacs sont asséchés. Phénomène qui aura des conséquences sur des années.
Records de températures
Au-delà de ces deux extrêmes en métropole, c’est l’ensemble du pays qui connaît des températures anormalement douces pour un mois d’octobre. Il a fait notamment 27,2 degrés à Paris samedi 13 octobre. Il n’avait pas fait aussi chaud à cette période de l’année dans la capitale depuis 1921. "Passé le 10 octobre, on n’avait jamais relevé des températures aussi chaudes du côté de Nevers, Bordeaux ou Nancy", avec respectivement 29,4°C, 28,8°C et 26,5°C, indique Météo France.
Ces anomalies climatiques interviennent une semaine après le rapport du GIEC, les experts de l’ONU sur le climat, qui appelle à une transformation rapide de l’économie. Cela est nécessaire pour contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C d’ici la fin du siècle. Or, en l’état, cette hausse du mercure pourrait être atteinte entre 2030 et 2052 si aucun effort supplémentaire n’est consenti par l’Humanité.
Ludovic Dupin, @LudovicDupin