Publié le 29 décembre 2021
ÉNERGIE
Trains de nuit et petites lignes : 2021 marque le retour en force du train à petite vitesse
La renaissance des trains de nuit et des petites lignes ferroviaires en 2021 répondent à une demande pressante des citoyens, par nostalgie mais surtout car cette mobilité douce a de sérieux atouts dans sa besace. Elle est à la fois économique et écologique. Une bonne nouvelle pour le portefeuille et la planète, et une raison d'espérer en cette fin d'année morose.

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Avec le retour du train de nuit, c'est toute la machine à rêves et à fantasmes qui est relancée. Depuis la gare d’Austerlitz, Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports, a sifflé le départ du Paris-Tarbes-Lourdes et annoncé le retour de la liaison Paris-Briançon, le 12 décembre dernier. Les voyageurs pourront de nouveau s’endormir dans un wagon à Paris, pour se réveiller à l'aube dans la célèbre ville du pèlerinage catholique. Les plus nostalgiques apprécieront la remise en service de lignes autrefois desservies dans les wagons d’origine, décor de polars à succès comme "Le crime de l'Orient express" ! Le ministre a aussi évoqué la renaissance d’une "dizaine de lignes nationales de trains de nuit à l'horizon 2030". La création de liaisons ferroviaires vers des métropoles européennes est également au programme.
La résurrection de ce mode de transport n’est pas réservée à la France. Elle s’inscrit dans un "contexte socioculturel favorable à l'environnement et à l'action contre le changement climatique", note un rapport du gouvernement. L’État veut s’inspirer de la réussite de la compagnie autrichienne ÖBB avec la constitution d'un véritable réseau (avec des lignes Vienne-Amsterdam ou Munich-Rome, entre autres). Ce retour en force du train répond à une demande citoyenne de plus en plus pressante, après leur disparition progressive, faute de rentabilité.
Réponse à la crise écologique
Il faut dire que ce mode de transport a de sérieux atouts : c’est un moyen très économique de se déplacer. Par exemple, les billets Paris-Nice sont proposés à partir de 19 euros en siège incliné, 29 euros en couchette de seconde classe et 39 euros en couchette de première contre une centaine d’euros pour un voyage en TGV, en deuxième classe. Sans compter qu’il permet éventuellement d’économiser une nuit d’hôtel.
Le train est aussi une réponse à la crise écologique puisque c’est un des moyens de transport les moins polluants. Il n’émet que 30 grammes de CO₂ par passager-kilomètre, contre 180 pour l’avion, soit 6 fois moins, et 85 pour le transport routier. Ce mode de transport limite par ailleurs les externalités négatives, contrairement à l'aviation low cost qui induit un "surtourisme" ou de nombreux déplacements pour rejoindre les aéroports. Il permet aussi de desservir des lieux actuellement sinistrés.
Retour des petites lignes ferroviaires
À ce titre, le gouvernement annonce également le retour des petites lignes ferroviaires. Le Premier ministre a donné de sa personne pour promouvoir l’action gouvernementale : il a pris le train à Épinal direction Saint-Dié-des-Vosges pour inaugurer la ligne. Il a aussi promis la rénovation de 9 200 kilomètres de petites lignes de train. Les investissements seront réalisés en partenariat entre l’État et les régions.
Mais le plan d’investissements de l’État ne semble pas à la hauteur des ambitions. L’enveloppe totale pour le renouveau du ferroviaire atteint 5,3 milliards d'euros. Pour les trains de nuit le compte n’y est pas. Sur les 600 voitures neuves évoquées, l’État n’a financé à ce jour que la rénovation de 122 voitures-couchettes Corail, déjà existantes. Le gouvernement a par ailleurs promis 100 millions d'euros mais ce sera insuffisant, à moins d’un miracle sur le Paris-Lourdes !
Mathilde Golla @Mathgolla