Publié le 25 mars 2025

Le greenwashing est toujours omniprésent dans la publicité et l’affichage environnemental, selon deux rapports de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité et de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.

Le greenwashing reste omniprésent en France. C’est ce que démontrent les rapports publiés ces derniers mois par les autorités de contrôle de la communication et de la publicité des entreprises. Le rapport publié récemment par l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité) pointe ainsi du doigt “un taux encore trop élevé” de publicités non-conformes aux règles de déontologie en matière de greenwashing pour les publicités à visée environnementale, alors que la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) montre que les marques comme les distributeurs manquent à leurs obligations en matière d’information et d’étiquetage environnemental.

Greenwashing sur les réseaux sociaux, dans la presse, sur les étiquettes…

6,4% de l’ensemble des publicités liées à l’environnement diffusées en France étaient ainsi “non-conformes” aux règles de déontologie selon le bilan 2023-2024 de l’ARPP, soit parce qu’elles exagèrent les bénéfices écologiques d’un produit, soit parce qu’elles utilisent un vocabulaire flou et imprécis pour désigner les qualités environnementales, soit parce qu’elles sont tout simplement mensongères. Le taux de non-conformité pour la thématique environnementale est ainsi jusqu’à 300 fois plus élevé que sur les autres thématiques analysées par l’Autorité, comme le respect des personnes, qui n’affiche que 0,02% de non-conformité. Le taux de non-conformité est particulièrement important pour les publicités diffusées sur Facebook, qui affichent 14% de non conformité, mais il est aussi significatif à la radio (11%) et dans la presse (7%).

De son côté, la DGCCRF a pu examiner la véracité et la conformité des informations fournies sur les produits eux-mêmes. Sur 1 760 allégations environnementales et labels apposés sur des produits non-alimentaires et alimentaires, près d’un tiers “posait problème” selon l’organisme de contrôle, un chiffre plus élevé que lors du précédent bilan. Non-respect du cahier des charges, allégations trompeuses ou informations vagues ou exagérées sont donc encore très présentes sur les étiquettes des produits. Même chose dans des étiquetages obligatoires, sur la sobriété énergétique ou la réparabilité par exemple. La moitié des 226 fournisseurs et distributeurs physiques et en ligne contrôlés sur l’étiquetage énergétique ne répondaient pas à leurs obligations. Sur la réparabilité, “plus d’un sur deux manquaient à leurs obligations : défaut d’affichage, absence de précision sur son calcul…”. L’organisme note également des irrégularités sur le Made in France, l’origine des produits, ou les allégations environnementales des produits phytosanitaires.

Les consommateurs mal informés

Malgré le développement ces dernières années, en France et en Europe, d’un cadre normatif visant à limiter le greenwashing, les pratiques restent donc encore largement perfectibles. D’autant qu’au fur et à mesure que les cadres se développent, ce sont de nouvelles formes de greenwashing qui apparaissent, plus subtiles.

Greenshifting, Greenlabelling… Six mots qui dévoilent les nouvelles stratégies de greenwashing des entreprises

Comme le montre l’Ademe, près de 80% des citoyens se fient aux étiquettes et affichages sur les produits pour leurs achats, que ce soit pour les critères environnementaux ou l’origine des produits. Ils sont également de plus en plus nombreux, selon les études menées ces dernières années, à être influencés par la publicité sur les réseaux sociaux ou sur le web. L’omniprésence du greenwashing ou des allégations environnementales trompeuses sur ces différents canaux constitue donc un véritable frein permettant d’engager une transformation durable des modes de consommation.

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