Publié le 5 janvier 2025

Selon plusieurs études, le changement climatique pourrait augmenter le risque de séismes dans le monde. En cause, la fonte des glaces, la montée des eaux et la multiplication des évènements météorologiques extrêmes, qui déstabiliseraient les plaques tectoniques.

Ces dernières semaines, plusieurs séismes ont eu lieu en France. Le 16 décembre, un séisme de magnitude 3,7 a été ressenti sur la Côte d’Azur, rappelant que la région est une zone sismique et pourrait être un jour menacée par un séisme de grande ampleur. Le 29 décembre, c’est à Mulhouse qu’un petit séisme de magnitude 2,8 a été enregistré, avant que deux secousses frappent les Pyrénées, le 31 décembre et le 2 janvier.

Et si à l’avenir, le réchauffement climatique contribuait à augmenter ces risques sismiques ? Une étude publiée récemment par l’université de l’Etat du Colorado aux Etats-Unis affirme que les transformations du climat pourraient contribuer à déclencher plus de séismes dans le monde.

Des mouvements sismiques cinq fois plus rapides

La fonte des glaciers, qui modifie considérablement la répartition des contraintes au niveau des failles sismiques, serait en partie responsable de ce phénomène. “Nos travaux démontrent qu’à mesure que le changement climatique modifie les charges de glace et d’eau, les zones tectoniques actives pourraient connaître des mouvements de failles et des tremblements de terre plus fréquents en raison de conditions de stress en évolution rapide” explique Cece Hurtado, chercheuse au département de géoscience de l’université d’Etat du Colorado.

La scientifique explique comment le retrait rapide des glaciers dans les montagnes, dans l’Alaska, dans l’Himalaya et même dans les Alpes, accentue les mouvements des plaques tectoniques et peut ainsi favoriser l’émergence de conditions plus favorables à des ruptures brutales : les séismes. En se basant sur l’analyse des mouvements observés dans les montagnes de Sangre Cristo, les scientifiques ont pu montrer que les glissements de failles sont jusqu’à cinq fois plus rapides lorsque les montagnes ne sont pas recouvertes de glaciers, par rapport à des périodes avec glaciers. “Le changement climatique se produit à un rythme qui est d’un ordre de grandeur plus rapide que celui observé dans les archives géologiques”, ajoute la scientifique.

Des conséquences en cascade sur la stabilité géologique

La fonte des calottes glaciaires pourrait aussi affecter les plaques tectoniques hors des zones montagneuses, et modifier la répartition des contraintes énergétiques sur les plaque océaniques. La montée du niveau de la mer et les changements des températures océaniques modifient ainsi la masse des océans et donc les forces qui s’exercent sur les plaques tectoniques océaniques mondiales. Un changement qui pourrait, selon une autre étude publiée dans les Seismological Research Letters, accentuer les risques sismiques. Les risques de tsunami pourraient également être renforcés, alors que les zones côtières seront de plus en plus fragiles à cause de la montée des eaux.

En France, des chercheurs ont également démontré que les événements météorologiques extrêmes, comme les tempêtes, les phénomènes de pluies intenses ou les inondations, avaient un impact sur l’activité sismique. En 2020, lors de la tempête Alex, les pluies records de près de 600 millimètres en 24 heures enregistrées dans le Mercantour avaient influencé la stabilité des sols de la région. Dans les trois mois qui ont suivi ces pluies, près de 200 mini-séismes d’une magnitude inférieure à 2 ont été enregistrés par les systèmes de surveillance. Une activité sismique supérieure à celle des cinq années précédentes. Si le réchauffement climatique n’est pas, loin s’en faut, parmi les principales causes des séismes, la crise climatique pourrait donc contribuer à multiplier les risques, notamment dans les zones les plus sensibles.

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