Être littéralement au bord du précipice . Le 14 février 2024, trois villas de luxe, évaluées entre 12 et 16 millions de dollars, se sont retrouvées les pieds dans le vide après l’effondrement de plusieurs pans de falaise à Dana Point, au sud de Los Angeles (Californie).
Les éboulements se sont produits après le passage d’une violente tempête et les pluies diluviennes qui ont déferlé sur le sud du “Golden State”, ayant fait neuf morts et de nombreuses inondations.

Etonnamment, toutes ces propriétés ont été jugées encore habitables. Les ingénieurs et les autorités ont assuré que les résidences ne finiraient pas dans le Pacifique, en contrebas. L’une des propriétaires, Lewis Bruggeman a déclaré dans plusieurs médias locaux que sa maison “n’est pas menacée et ne sera pas déclarée inhabitable”, malgré la perte soudaine d’une partie de son terrain.
“Les ingénieurs qui ont déjà inspecté la maison ont déclaré qu’il n’y avait pas de dégâts et qu’il n’y avait pas de menace imminente pour la structure, ce qui est une très bonne nouvelle”, a confirmé au Los Angeles Times le maire de Dana Point, Jamey Federico.
Three large homes in Dana Point appear in danger of falling into the ocean after a cliffside gave way over the weekend.
The estate-style homes all sit along Scenic Drive where the remnants of a large chunk of land is visible at the base of the cliff.
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— Los Angeles Times (@latimes) February 14, 2024
Un marché immobilier déstabilisé par le changement climatique
Les glissements de terrain sont de plus en plus fréquents dans la région, avec notamment des exemples récents à Laguna Beach, Laguna Niguel et San Clemente. Mais l’incident de Dana Point est un rappel brutal des risques associés à l’érosion côtière, exacerbée par le changement climatique. Selon les géologues, la montée des eaux devrait accentuer le phénomène. “Selon les simulations, entre un et trois quarts des plages de la côte californienne seraient complètement érodés d’ici à 2010”, a expliqué Judith Gauriau, géologue à l’université de Californie du Sud au micro de nos confrères de France2.
Longtemps sous-évaluée, l’érosion côtière est devenue une préoccupation économique bien réelle car elle met en péril un grand nombre de biens immobiliers, voire jusqu’à entraîner une “gentrification climatique”. En Floride aux Etats-Unis, où le niveau de l’eau devrait augmenter de 28 cm d’ici à 2040, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, les luxueuses villas de bord de mer n’ont plus les faveurs des riches acquéreurs. Les quartiers situés en hauteur, mieux préservés par les aléas climatiques, sont quant à eux de plus en plus prisés alors qu’ils étaient jusque là réservés aux populations les plus pauvres.