Mardi 14 novembre dans la journée, le ministère avait bien affirmé à Novethic que "les consultations avec l’ensemble des parties prenantes se poursuivaient". La porte n’était donc pas fermée, d’autant que Bruno Le Maire, ministre de l”Économie s’était dit favorable à une prolongation de la dérogation devant la commission des Affaires économiques du Sénat. Mais pour l’instant, le gouvernement ne trouve pas de solution législative pour porter cette mesure sans qu’elle ne soit considérée comme un "cavalier législatif".
Levée de boucliers des consommateurs
Si le gouvernement a fait volte-face sur le sujet, c’est en raison de la levée de boucliers des consommateurs. Notamment parce que beaucoup considèrent que la restriction aux seuls produits consommables de suite, comme les sandwichs, les plats préparés à réchauffer, les salades préparées… est un chèque en blanc à la malbouffe. "Cette mesure est une bonne idée, mais seulement pour les industriels et les lobbies de la malbouffe", "un pas de plus vers la précarité alimentaire et l’encouragement à la malbouffe", lisait-on sur le réseau social X, anciennement Twitter, avant le revirement du gouvernement.
Les prix alimentaires flambent
Le contexte est délicat. L’inflation galope. D’après le dernier baromètre de NielsenIQ pour le magazine LSA, la France fait partie des pires pays européens en la matière. "Aujourd’hui, l’Hexagone est le pays où les prix ont le plus augmenté depuis janvier 2022", note le panéliste qui a passé au grill les prix de milliers de produits de grande consommation dans sept pays européens. En même temps, la pauvreté s’aggrave en France. Le dernier rapport du Secours catholique est pour le moins inquiétant, pointant une nette aggravation de la pauvreté en 2022, comme l’atteste la forte hausse du nombre de personnes faisant appel à l’aide alimentaire des associations.