Publié le 16 novembre 2022
Très attendu, le communiqué conjoint du G20, réuni à Bali les 15 et 16 novembre, a permis de sauver la face. Alors qu'un recul menaçait, les plus grands dirigeants mondiaux ont maintenu en vie l'objectif d'1,5°C et la nécessité de faire face aux pertes et dommages, envoyant un signal clair aux ministres présents à la COP27 de Charm el-Cheikh, en Égypte. Celle-ci doit officiellement se terminer vendredi 19 novembre, mais les négociations avancent très lentement.

Les dirigeants du G20 réunis en sommet à Bali, en Indonésie, les 15 et 16 novembre, ont envoyé un signal positif sur le changement climatique, alors que nombre d’observateurs craignaient un recul. L’Arabie saoudite et la Chine, membres du G20, avaient fait savoir lors de la COP27 leur réticence, déjà exprimée par le passé, à voir à nouveau cette référence dans le texte final. Mais finalement, le communiqué conjoint du G20 a réaffirmé les objectifs de l’Accord de Paris et la nécessité de maintenir l’objectif de 1,5°C à portée de main, appelant les pays à poursuivre la mise à jour de leurs contributions climatiques (NDC). Il a aussi rappelé l’importance de faire face aux pertes et dommages, sujet qui est au cœur de la COP27 qui vit ses derniers jours à Charm el-Cheikh, en Égypte.
"Il est très important que le G20 démontre que la coopération entre grandes puissances est de retour à l’ordre du jour, notamment sur le climat, et qu’elle réaffirme l’ambition collective élevée à 1,5°C", a réagi Sébastien Treyer, directeur de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). "Malgré les fortes tensions géopolitiques provoquées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les dirigeants du G20 ont envoyé un message étonnamment fort sur la nécessité d’accélérer l’action collective pour s’attaquer aux problèmes énergétiques, alimentaires, économiques et les crises climatiques. Les dirigeants doivent maintenant demander à leurs négociateurs à la COP27 de donner suite à ces belles paroles par des résultats concrets", a également commenté Nick Mabey, co-président du groupe de réflexion E3G.

20 milliards de dollars pour la transition de l’Indonésie


Ces annonces des plus grandes puissances, responsables de 75% des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales, étaient très attendues et scrutées par les ministres présents à la COP27, alors que les négociations, qui avancent particulièrement lentement, entrent dans leur dernière ligne droite. "Ils donnent aux pays à Charm el-Cheikh un mandat clair pour faire des progrès à la COP27 sur toutes les questions, y compris les pertes et dommages, et s’engager à accélérer le déploiement des énergies propres. Il n’y a clairement pas de place laissée aux nouveaux combustibles fossiles dans l’économie mondiale", a déclaré Luca Bergamaschi, co-fondateur et directeur du groupe de réflexion italien sur le climat ECCO.
Parallèlement à ce communiqué, le sommet du G20 a également permis la conclusion d’un nouveau partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) entre l’Indonésie, un groupe de pays riches et des acteurs du secteur privé pour une somme de 20 milliards de dollars, soit potentiellement le plus grand accord de financement climatique de l’histoire. L’objectif est d’aider l’Indonésie – le quatrième pays le plus peuplé du monde et l’un des plus grands émetteurs de GES – à abandonner le charbon, à accélérer les installations d’énergie renouvelable, et à élargir l’accès à l’énergie. De son côté, l’Indonésie s’est engagée à atteindre des émissions nettes nulles dans le secteur de l’électricité d’ici 2050, avec un pic d’ici 2030 et à porter son objectif d’énergie renouvelable à 34% de la production d’ici 2030.

États-Unis et Chine reprennent leur coopération sur le climat


À la veille du sommet du G20, la rencontre entre les présidents chinois, Xi Jinping, et américain, Joe Biden, a également envoyé un bon signal à la COP27. Les deux puissances, les plus émettrices au monde, vont reprendre leur coopération sur le climat, suspendue depuis la visite de Nancy Pelosi à Taiwan en août dernier. "Le redémarrage du groupe de travail américano-chinois sur le climat est un signal fort pour la COP27", estime Belinda Schäpe, chercheuse à l’E3G.
Un nouvel élan viendra aussi de la visite à la COP27 du nouveau président élu du Brésil, Lula da Silva, qui s’exprimera à la tribune en fin d’après-midi ce mercredi 16 novembre. "Le Brésil est de retour" et "sera une force positive pour relever les défis mondiaux. C’est ce que nous sommes venus dire à la COP27", a-t-il tweeté mardi soir après son arrivée à Charm el-Cheikh. Le Brésil a annoncé sa volonté d’organiser la COP30 de 2025 en Amazonie.
Concepcion Alvarez @conce1

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