Les questions du changement climatique, de l’accès aux ressources, aux biens et aux services notamment de santé sont au fondement d’une mobilité dite durable, c’est-à-dire viable. Néanmoins, elle englobe une acception plus large que l’écomobilité, qui n’aborde que les aspects de crise énergétique et du changement climatique. La Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) aborde au contraire la mobilité durable comme une triade. Elle recouvre des enjeux sociaux, économiques et environnementaux.
La question sociale traite par exemple de l’attractivité d’un territoire et de l’iniquité dans l’accès aux transports entre les milieux urbains et d’autres plus ruraux. Cette iniquité peut porter préjudice dans l’accès des individus au marché du travail, mais aussi aux soins. Une mobilité durable pourrait alors passer par le développement de la multi-modalité ou des services pouvant assurer le premier et le dernier kilomètre. Mais l’approche sociale de la mobilité durable se rapporte également aux questions démographiques, et à la gestion à venir d’espaces urbains amenés à se densifier toujours davantage. De ce fait, plus de transports seront utilisés, et la congestion du trafic, outre la consommation d’énergies fossiles, apportera, mal régulée, un degré de pollution supérieur avec les risques sanitaires qui en découlent.
L’angle économique se concentre sur le budget que les ménages allouent à leur mobilité au quotidien. Or un monde davantage mobile mène à une hausse des déplacements et par conséquent des frais engagés. Les moyens de transports ruraux et urbains sont en outre moins développés et impactent de ce fait plus durement les usagers, parmi lesquels les seniors et les personnes en situation de handicap. La DREAL établit ainsi un ratio de un à quatre entre le budget mobilité des ruraux par rapport aux centres urbains les plus riches, et précise que "40% des ménages identifiés en situation de vulnérabilité énergétique du fait de leur mobilité vivraient aujourd’hui dans les espaces ruraux".
L’axe environnemental, ou écomobilité, aborde les gaz à effet de serre (GES) et l’émission de polluants locaux par les transports, qui pèsent ensuite sur la qualité de l’air, des eaux et des sols. Le transport est le premier secteur concerné, et la mobilité locale y est prépondérante. La mobilité durable s’inscrit donc dans une approche environnementale de réduction de la pollution des transports. La mobilité durable se rapporte, dans ce cadre, au développement de nouveaux moyens de mobilité et s’inscrit dans un large spectre. Les mobilités douces ou partagées (vélo, marche, tramway, covoiturage) en sont un aspect, tout comme les véhicules qui émettent moins de gaz à effet de serre que ceux qui utilisent des énergies fossiles. À ce titre, dans le cadre du projet d’orientation des mobilités (LOM), le gouvernement cherche à faire adopter par les entreprises un « forfait mobilité durable », pour le moment facultatif et d’un montant de 400 euros. Les salariés d’une entreprise recevraient une aide financière de la part de leur employeur s’ils effectuent leurs trajets domicile-travail en covoiturage ou à vélo.