L’énergie grise, aussi appelée énergie intrinsèque, est une notion clé en matière de développement durable et de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). 

Définition de l’énergie grise 

Le concept d’énergie grise, avancé par le Docteur Ian Boustead en 1972, est né de l’Analyse des Cycles de Vie (ACV), il correspond à la somme d’énergie nécessaire sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit ou d’un matériau, de la production au recyclage en passant par son utilisation. L’énergie grise s’exprime en consommation d’énergie primaire. Autrement dit, on parle de l’énergie puisée directement à l’état naturel, avant toute transformation.

Quelle énergie est grise ? 

On parle d’énergie grise pour les matières premières, les biens de consommation et les infrastructures : tous les produits ou services nécessitent une certaine quantité d’énergie griseLes bâtiments par exemple sont consommateurs d’énergie grise (du fait du béton, de l’acier ou encore des briques). De même, les produits électroniques concentrent de l’énergie grise à leur production. 

Afin d’obtenir un bilan probant en matière d’énergie grise, celui-ci doit additionner la quantité d’énergie dépensée lors :

  • De la conception du matériau,
  • De son extraction et de son transport,
  • De la transformation des matières premières pour aboutir à la fabrication du produit fini (on parle alors d’énergie incorporée),
  • De sa commercialisation,
  • De l’utilisation du matériau,
  • Du recyclage, en cas d’énergie grise renouvelable, ou de la destruction du produit s’il s’agit d’une énergie grise non renouvelable.

Comment limiter l’énergie grise ? 

Il arrive aussi que l’énergie grise soit prise en compte dans le calcul du bilan carbone.

Dans les années 70, l’énergie grise a commencé à bénéficier de l’encadrement HQE (Haute Qualité Environnementale) et a fini par devenir un ordre de grandeur essentiel dans le domaine de la construction afin de saisir l’impact environnemental des matériaux. Le cas du bâtiment a attiré les spécialistes du fait que c’est le secteur le plus gourmand du point de vue énergétique, mais aussi le deuxième secteur produisant le plus de gaz à effet de serre (GES) après le transport. De plus, en 2002, l’AFNOR a instauré une norme de qualité dédiée à l’énergie grise visant à élargir son champ de rayonnance au contenu énergétique des biens de consommation tels que l’appareillage électroménager.

Finalement, aujourd’hui l’énergie grise représente les deux tiers de la consommation énergétique globale ce qui est encourageant du point de vue des impacts environnementaux puisque les produits et matériaux semblent s’inscrire dans l’idée de qualité et de durabilité. 

Cette évolution est aussi effective dans leur phase de production qui correspond à la partie la plus mise en cause quant à sa responsabilité dans l’émission de gaz à effet de serre.

Réduire l’énergie grise, c’est réduire l’empreinte carbone. 

Quelques piste pour y contribuer : 

  • Choisir des matériaux durables et locaux : choisir des matériaux ayant un faible impact énergétique, idéalement locaux (car réduction des besoins en transport), peut contribuer à réduire l’énergie grise
  • Privilégier le recyclage : les matériaux recyclés ou réutilisés contiennent moins d’énergie grise. Lutter contre l’obsolescence des appareils électroniques est un bon moyen de réduire l’énergie grise par exemple. 
  • Tenter d’allonger la durée de vie de nos produits : plus un produit dure longtemps, plus son énergie grise est étalée dans le temps, ce qui réduit son impact. 

L’énergie grise, aussi appelée énergie intrinsèque. 

L’énergie grise est intrinsèque à certains produits et matériaux que nous utilisons, d’où cette appellation. En d’autres termes, l’énergie grise est inséparable de la fabrication et de la consommation dudit objet et constitue une part importante de l’empreinte écologique.