Le concept de budget carbone est le fruit du travail du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui a notamment mis en avant la relation existant entre le réchauffement planétaire et le cumul des émissions de CO2 depuis l'ère industrielle. Dans le cadre de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) mise en place par l'État français, la notion de budget carbone est un moyen de mise en œuvre essentiel. En raison des différences fondamentales entre les pays pour ce qui concerne la démographie, l'industrialisation, les émissions de GES et la capacité des états à atténuer ces dernières, la communauté scientifique a tenté de répartir le budget carbone mondial sous forme de budgets d'émissions nationaux. La SNBC, mais également certains principes tels que celui du pollueur-payeur s'inscrivent dans cette perspective de budgets démissions par pays. Le GIEC dans un rapport de 2018 donne une définition du budget carbone restant : « Estimation des émissions mondiales nettes cumulées de CO2 anthropique depuis une date de début donnée jusqu’au moment où les émissions anthropiques de CO2 atteignent un niveau net nul, ce qui aurait pour effet, selon toute probabilité, de limiter le réchauffement planétaire à un niveau donné, compte tenu de l’impact des autres émissions anthropiques. » Le budget carbone définit ainsi la marge de manœuvre dont dispose la communauté internationale pour mettre en œuvre ses mesures de réduction d'émissions de gaz à effet de serre à l'échelle mondiale. Il s'agit d'un outil ayant une vocation opérationnelle à destination des décideurs publics, qui disposent ainsi d'informations capitales pour ce qui concerne le changement climatique et le cycle carbone. À titre d'exemple l’État français dans le cadre de sa stratégie nationale bas carbone (SNBC) a rehaussé son budget carbone qui passe ainsi de 398 millions de tonnes équivalent CO2 l'an à 422 millions entre 2019 et 2023