Repsol fait un choix inédit au sein des majors européennes. Quelques mois après avoir cédé des parts dans ses activités énergies renouvelables à un consortium formé du Crédit Agricole et d’un fonds suisse, la société a ouvert le capital de sa division exploration-production au groupe de capital investissement américain EIG. Ces opérations doivent lui permettre d’investir massivement dans sa transition énergétique : une stratégie à l’opposé de la logique d’entreprise intégrée encore défendue par Shell, BP et TotalEnergies.
Plus petite des majors du Vieux Continent, Repsol surfe comme ses rivaux sur les hauts prix de l’énergie, en particulier le gaz naturel, qui représente sa principale production (70 % des revenus issus des hydrocarbures). Cette embellie lui a permis d’obtenir 4,8 milliards de dollars de la vente du quart de ses activités "upstream", à un niveau de valorisation bien supérieur au consensus des analystes interrogés par Bloomberg.
Une décision stratégique inéditeL’acheteur est un investisseur bien connu du monde de l’énergie. EIG possède Harbour Energy, premier producteur de pétrole et de gaz en mer du Nord et se trouvait à la tête du consortium qui a obtenu une participation minoritaire dans le réseau de pipelines de Saudi Aramco au printemps 2021, pour une somme supérieure à 12 milliards de dollars.
Les dirigeants de Repsol sont donc les premiers à acter que