Publié le 21 septembre 2017
Un mois après la suspension provisoire des implants contraceptifs Essure en Europe par les autorités, le laboratoire Bayer vient d’annoncer l’arrêt de commercialisation du produit dans la zone. La marque invoque des raisons commerciales. Mais depuis plusieurs mois, des patientes dénoncent de lourds effets secondaires. 400 femmes ont ainsi lancé une action de groupe.

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire des contraceptifs Essure. Peut-être même un coup d’arrêt. Le laboratoire Bayer vient d’annoncer, lundi 18 septembre, arrêter la commercialisation de ce produit en Europe. Un mois seulement après la décision européenne de suspendre ce contraceptif dans l’Union européenne pour trois mois par l’organisme irlandais NSAI (National Standards Authority of Ireland), habilité à renouveler l’autorisation de marché.
Officiellement, la décision de Bayer est prise "pour une raison commerciale". Le laboratoire souhaite d’ailleurs "rassurer les patientes, notamment celles porteuses d’Essure, ainsi que tous les professionnels de santé qui les accompagnent sur le fait que cette décision n’est pas liée à un problème de sécurité ou de qualité du produit".
"Ce retrait sonne comme une victoire"
Pourtant, "ce retrait définitif sonne comme une victoire", assure le collectif RESIST, Réseau d’entraide, soutien et informations sur la stérilisation tubaire. Depuis quelques mois, la polémique autour de ces dispositifs enfle. Selon l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament), 1 087 femmes ont ainsi déclaré des effets indésirables de 2003 à février 2017.
Elles affirmaient avoir développé de lourdes pathologies depuis la pose de leur contraceptif. Sous forme de ressorts, ces implants composés de nickel titane et de fibres PET (polytéréphtalate d’éthylène) sont placés sans opération dans les trompes de Fallope obstruant ainsi la fécondation. Le 10 juillet, 400 patientes ont lancé une action de groupe contre Bayer.
Aller au bout des procédures judiciaires
"Mes règles étaient hémorragiques et dérégulées, j’ai ressenti des inflammations intestinales, des palpitations cardiaques, des troubles neurologiques qui m’empêchaient certaines fois de tenir des propos cohérents… Les symptômes sont arrivés successivement et lentement", racontait à Novethic Marielle Klein, une des plaignantes et présidente de l’association RESIST.
Une première bataille de gagnée pour le collectif donc mais "ce n’est certainement pas la fin de notre combat". Leur priorité désormais est de forcer la mise en place d’un protocole de retrait national mais surtout d’aller au bout de leurs procédures judiciaires pour "faire la lumière sur le défaut de sécurité". 
Marina Fabre @fabre_marina

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