Doliprane : une vente sous haute surveillance
Publié le 25 octobre 2024
- Il y a quelques jours, Sanofi a annoncé la vente de l’un de ses filiales, Opella. Dans son catalogue, on retrouve la Lysopaïne, le Maalox ou le Dulcolax, mais surtout le Doliprane, aujourd’hui produit dans deux usines françaises à Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise). 50% de l’entreprise seront ainsi cédés à CD&R, un fonds d’investissement américain qui opère dans le secteur de la santé, mais aussi des services et des biens de consommation.
- Dès son annonce, l’opération a été source de nombreuses inquiétudes quant au maintien des emplois des salariés français et la souveraineté sanitaire du pays. En réaction, l’Etat s’est engagé à entrer au capital d’Opella pour 100 à 150 millions d’euros et a imposé plusieurs conditions assorties de sanctions en cas de non-respect.
- Le gouvernement a également demandé que les engagements pris par Sanofi pour soutenir la relocalisation en France du paracétamol, le principe actif du Doliprane, soient préservés. Au lieu de se fournir en Chine, en Inde ou aux Etats-Unis, le laboratoire a en effet accepté de se tourner vers l’entreprise Sequens, qui devrait ouvrir une nouvelle usine dans l’Isère d’ici 2026.
- Cette cession n’est pas étonnante. De plus en plus de laboratoires décident de se séparer des médicaments sans ordonnance et des génériques, pour se concentrer sur la recherche et les molécules sous brevet, dont le prix de vente est bien plus élevé. Le prix moyen d’une boîte de Doliprane est de 2,15 euros. Sur cette somme, le laboratoire touche 75 centimes, le reste va au grossiste et au pharmacien. En comparaison, le Duxipent, l’un des médicaments sous brevet phare de Sanofi est vendu environ 600 euros la seringue.
