Publié le 04 août 2014
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Chine : les conditions de sécurité pointées du doigt dans l’explosion d’une usine
71 ouvriers tués et 200 autres blessés. C'est le très lourd bilan de l'explosion qui s'est produite, samedi 2 août, dans une usine de métaux de Kushan, une ville située à proximité de Shangaï. L’entreprise à qui appartient l'unité de production fournit plusieurs constructeurs automobiles, General Motors notamment. Une organisation non gouvernementale (ONG), China Labor Watch, met en cause la responsabilité de la compagnie américaine. Les premiers éléments de l’enquête mentionnent déjà des "défaillances de sécurité".

© STRINGER / IMAGINECHINA / AFP
Le respect des règles de sécurité dans les usines chinoises est de nouveau questionné cette semaine, après l’explosion samedi dernier, à Kunshan, près de Shanghai, d’une fabrique fournissant des constructeurs automobiles reconnus, comme General Motors (GM), selon les médias chinois officiels. Bilan : 71 ouvriers sont morts, 200 autres sont blessés, essentiellement des grands brûlés.
Les premiers éléments de l’enquête montrent que l’accident aurait été provoqué par la combustion de la poussière produite lors des opérations de polissage. Deux responsables de l’entreprise ont été arrêtés, selon l’agence de presse d’Etat Chine nouvelle.
Une usine délabrée
L’usine était visiblement délabrée et les normes de sécurité minimales n'étaient pas respectées. "Des systèmes de ventilation adéquats auraient dû empêcher l'accumulation de particules de poussière (de métal, NDLR). Cette tragédie résulte d'un laxisme sur le respect des standards de sécurité", estime ainsi China Labor Watch, une ONG basée aux Etats-Unis et spécialisée dans les questions de sous-traitance.
Ce constat est corroboré par le témoignage d’un ouvrier rescapé, recueilli par Chine nouvelle: "Il y avait des inspections, mais dès qu'elles étaient terminées, personne ne prêtait plus attention aux règles de sécurité.
"640 accidents et 2695 morts depuis le début de l'année
Cet accident est loin d’être isolé puisque 640 accidents graves et 2 695 morts sont à déplorer dans le pays depuis le début de l’année selon les sources officielles. C’est donc la question de la responsabilité des entreprises donneuses d’ordre qui est posée. Pour China Labor Watch, General Motors China – qui occupe la 4e place du classement Fortune 500 dans le domaine de la responsabilité sociale d’entreprise (RSE) – "a le devoir d'assurer la production en sécurité dans sa chaîne d'approvisionnement, et il partage la responsabilité de cette explosion mortelle".
General Motors (GM) déclare ne pas avoir eu de relation directe avec l’usine – Kunshan Zhingrong Metal productts Co Ltd –, mais reconnaît avoir contracté avec Dicastal, une compagnie qui s’y fournissait. Il s’agit donc d’une relation de sous-traitance de rang 2. Un porte-parole de GM cité par Reuters, a affirmé ne pas savoir si dans ce type de situation la firme conduisait des inspections de sécurité.
Le Conseil d'Etat chinois a approuvé la création d’un groupe de travail spécial pour enquêter sur l'accident et réaliser des inspections à l'échelle nationale pour faire le point sur les mesures de contrôle de la poussière dans les usines. Toujours selon Reuters, les autorités chinoises devraient également édicter des règlements et normes globales en la matière.