Publié le 31 octobre 2017

SOCIAL

Le Qatar instaure un salaire minimum pour les travailleurs

Le Qatar emploie plus de 2 millions de travailleurs étrangers dans des conditions très critiquées par les ONG et les organisations internationales. Sous la menace d’une enquête de l'Organisation internationale du travail, l’Émirat vient d’annoncer la mise en place d’un revenu minimum.

Le stade Al Thumama érigé pour la coupe du monde de football au Qatar en 2022.
FIFA

Le Qatar, organisateur du Mondial de football 2022 et critiqué pour son traitement des ouvriers immigrés, va mettre en place un salaire minimum pour les travailleurs, a indiqué mercredi Qatar News Agency, l'agence de presse nationale.

Aucun détail sur le montant de ce salaire minimum ou la date de son entrée en vigueur n'a été fourni, mais cette annonce a suscité des réactions positives dans les milieux syndicaux habituellement critiques à l'égard du riche émirat gazier.

Le pays a également annoncé que l'émirat avait signé des accords bilatéraux avec 36 pays dont il tire une grande partie de ses quelque 2 millions de travailleurs étrangers, en vue de leur fournir une protection juridique.

Une enquête sur le pays

Ces annonces interviennent juste avant le début jeudi d'une réunion cruciale de l'Organisation internationale du travail (OIT), qui pourrait voir cette agence de l'ONU lancer une enquête officielle sur le sort des travailleurs migrants au Qatar.

L'International Trade Union Confederation (ITUC), a réagi positivement par le voix du secrétaire général de ce syndicat, Sharan Burrow. Il estime que le Qatar "donne ainsi le signal du lancement de réformes réelles qui mettront fin à l'esclavage moderne et engageront le pays sur la voie du respect de ses obligations juridiques internationales en matière de droits des travailleurs".

Le Qatar a été épinglé à plusieurs reprises par des ONG et des syndicats sur les conditions des travailleurs, notamment sur les chantiers de construction du Mondial qu'il doit accueillir en 2022.

Les dérives du Kafala

Ce pays a déjà adopté, sous la pression internationale, des réformes destinées à améliorer les conditions des travailleurs immigrés employés sur les chantiers des stades de la compétition.

En décembre 2016, le Qatar a annoncé la fin du système de parrainage controversé, la "kafala", considéré comme la cause de tous les abus contre les travailleurs migrants dans ce pays. En vertu de ce système, tous les travailleurs étrangers doivent avoir un "parrain" local - individu ou entreprise - et obtenir une autorisation de sa part pour changer d'emploi ou quitter le pays d'accueil.

La réunion de l'OIT doit s'ouvrir jeudi à Genève et se poursuivre jusqu'au 9 novembre. Le dossier du Qatar sera examiné vers la fin de la réunion.

La Rédaction avec AFP


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