[Mise à jour le 30 octobre] Face à la seconde vague de la pandémie, l’Europe accroît les mesures sanitaires contraignantes. En France, l’Exécutif a annoncé de nouvelles restrictions, optant pour un reconfinement généralisé mais allégé. Les crèches, écoles, collèges, lycées restent ouvert. Le but est de contrer cette deuxième vague qui est "plus meurtrière que la première", selon le chef de l’Etat. Si cette annonce est un coup de massue pour les entreprises qui craignent une recrudescence des faillites, le secteur professionnel n’est pas le seul à être vent debout. Partout en Europe, la colère monte, à commencer par l’Italie.
Lundi 26 octobre, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes du pays pour protester contre la fermeture des restaurants et des bars à partir de 18 heures et de tous les théâtres, cinémas et salles de sport pendant un mois. Des incidents violents se sont notamment produits à Milan et Turin, les deux grandes villes du nord du pays, où la police anti-émeute a été déployée et a riposté à coups de tirs de lacrymogènes. Des tramways ont été vandalisés, des poubelles incendiées, des deux-roues renversés et quelques vitrines caillassées.
Bruciare dei monopattini COSA RAPPRESENTA?! CHE MESSAGGIO STATE CERCANDO DI MANDARE?! #ItaliaSiRibella #torino pic.twitter.com/QpclaopXY0
— Simone Paciello (@simone_paciello) October 26, 2020
Pour calmer la colère des manifestants, le Premier ministre italien Giueseppe Conte a annoncé débloquer 5 milliards d’euros. Dans cette enveloppe, 2,4 milliards seront destinés aux entreprises les plus impactées par les mesures de demi-confinement. "Des gens souffrent et ne peuvent pas attendre", a justifié le Premier ministre alors que l’Italie envisage d’imposer un confinement calqué sur le modèle français.
"On va mourir de faim"
À Barcelone, en Espagne, le couvre-feu nocturne décrété dimanche 25 octobre dans toute la Catalogne entre 22 heures et 6 heures du matin a également provoqué la colère de certains citoyens. Le lundi 26 octobre, une manifestation de colère a été organisée. Le rassemblement a provoqué des échauffourées avec la police alors que les autorités réfléchissent à durcir les mesures en imposant un confinement de la population le week-end. Le 16 octobre déjà, plusieurs centaines de manifestants ont protesté contre la fermeture des bars et restaurants en Catalogne. "On va mourir de faim", "Non à la fermeture", criaient les manifestants dont la plupart étaient salariés dans le secteur de la restauration.
Un veí ha sortit amb un extintor per apagar un contenidor que estava cremant davant de casa seva.
Vídeo : Emili Puig pic.twitter.com/EwfIB3z6aB
— Emili Puig (@emilipuig_) October 26, 2020
Au Pays de Galles, les restrictions ont provoqué colère et confusion. Pas le droit d’acheter de livres ou de vêtements pour bébés, même dans les magasins ouverts : confinés depuis vendredi et limités aux achats de produits "essentiels". Plus de 65 000 Gallois avaient signé lundi une pétition exigeant l’abandon de ces règles jugées disproportionnées.
Hausse du mécontentement social avec le Covid-19
Avec l’augmentation du chômage et le renforcement des inégalités sociales, les mesures de restriction sont de plus en plus difficilement acceptables pour une partie de la population. Dans une nouvelle enquête, l’assureur-crédit Coface pointe le risque d’une "hausse du mécontentement social" partout dans le monde.
"On était déjà avec un niveau de risque politique au niveau mondial qui était historiquement élevé avant que cette crise démarre et évidemment celle-ci ne fait qu’accentuer les problèmes", explique à l’AFP Julien Marcilly, chef économiste de l’assureur-crédit et coauteur de l’étude. Comme "la taille du gâteau aura diminué sur l’ensemble de la période" 2020 et 2021, "il faut s’attendre à davantage de conflits de répartition".
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP