Publié le 17 mai 2019
SOCIAL
Discrimination : la LGBTphobie se subit aussi au travail
La LGBTphobie se manifeste partout. En majorité sur internet, les lieux publics, mais aussi au travail. Ce dernier occupe la troisième place des lieux où les lesbiennes, gays, bis, trans subissent cette violence, les freinant à dévoiler leur orientation sexuelle. Pour remédier à leur invisibilisation, l'association l'Autre Cercle vient de dévoiler, à l'occasion de la journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie, le TOP 60 des rôles modèles LGBT ou alliés inspirants en entreprise.

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C'est une "année noire pour les personnes LGBT+". Voilà comment l'association SOS Homophobie décrit l'année 2018 dans son nouveau rapport. Elle note un bond de 15 % des témoignages homophobes, biphobes ou transphobes en une année. Quant aux agressions physiques, c'est une explosion. Celles rapportées à l'association sont passées de 139 en 2017 à 231 l'année suivante.
Si internet et les lieux publics sont les deux premiers lieux où les personnes LGBT subissent cette violence, leur lieu de travail figure sur la troisième place du podium. Ainsi 11 % des cas y ont subi des insultes, du harcèlement, des discriminations, du rejet... Dans la rue les trans et les lesbiennes ont été particulièrement ciblés. Au travail, les personnes visées ont été en majorité (77 %) des hommes gays.
Ne rien dire pour ne pas freiner la carrière
Comme Alexandre qui part la boule au ventre au travail. "Alors, c'est comme ça qu'on marche quand on se prend une bite dans le cul", lui demande, presque quotidiennement une de ses collègues. Un harcèlement qui l'a mené à cesser de travailler pendant un mois. Ou Mamadou qui travaille dans une centre d'hébergement d'urgence, qui est insulté, là aussi régulièrement par une des personnes hébergées au foyer.
Il n'est donc pas étonnant que près de la moitié des personnes LBGT ne révèlent pas leur orientation sexuelle. 24 % se disent mal à l'aide à l'idée d'être out car cela pourrait être "risqué" pour leur carrière, note une étude du Boston Consulting Group (BCG). D'où l'importance d'avoir des rôles modèles positifs et ouvertement LGBT dans le monde du travail pour rompre cette invisibilisation.
L'importance des rôles modèles
L'association l'Autre Cercle, qui a lancé en 2013 une charte d'engagement pour les LGBT signée par plus de 115 entreprises, a dévoilé ce 17 mai une liste de 60 rôles modèles LGBT. "De nombreux salarié.e.s LGBT+ doutent de leur inclusion réelle dans le monde du travail et voudraient partager simplement des éléments banals de leur vie privée avec leurs collègues, pour se sentir pleinement intégré.e.s à leur équipe (…)", explique Alain Gavand, vice-président de l'association.
Ce premier TOP 60 répertorie 20 modèles dirigeants et dirigeantes, 20 alliés et alliées, 20 rôles modèles leaders, le tout sous le haut patronage du président de la République. "Tout critère de diversité a besoin d'être incarné par des personnalités concernées par celui-ci", rappelle Catherine Tripon, porte-parole de l'Autre Cerle, "nous le constations bien quand nous abordons le sujet de l'égalité femme/homme, l'origine, le handicap, où des figures emblématiques donnent une image positive et une perspective pour les nouvelles générations qui assument ce qu'elles sont dans leur vie privée".
Marina Fabre, @fabre_marina