Publié le 18 juin 2020
SOCIAL
Les personnes noires continuent d'être fortement discriminées, selon la CNCDH
Bouclé en mars avant les manifestations mondiales qui ont suivi la mort de Georges Floyd, le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) met l’accent sur les discriminations envers les personnes noires en France. L’Agence publique liée au Premier ministre appelle le pays à mener des enquêtes sur ces sujets.
@CNCDH
Dans l'édition 2019 de ses travaux "sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie", remis au Premier ministre jeudi 18 juin, la Commission nationale consultative des droits de l'homme développe une partie de son rapport, bouclé en mars, sur les particularités du racisme envers les personnes noires.
Elle y relève un paradoxe: "Alors que la minorité noire est avec la minorité juive celle qui a la meilleure image" dans le baromètre de la CNCDH mesurant la tolérance des Français, "elle est en butte au quotidien à des préjugés offensants et des discriminations nombreuses".
"Sur les réseaux sociaux ou dans les stades, s'exprime un racisme antinoirs extrêmement cru, animalisant et violent, construit par opposition à une norme blanche", constate-t-elle encore. Et de citer une enquête commune de Insee-Ined portant sur les descendants d'immigrés établis en France: "les Noirs, aux côtés des Maghrébins subissent plus de discriminations que le reste de la population: ce serait le cas de 31 % des personnes originaires des DOM et de 47 % des immigrés originaires d'Afrique subsaharienne".
Des campagnes de testing dans les services publics
Selon la Commission, "au-delà des infractions, c'est tout à la fois une histoire, une culture et un ensemble de préjugés qui sont à la racine du racisme antinoirs". "Comme la lutte pour l'égalité femme-homme, le combat contre le racisme envers la minorité noire nécessite une prise de conscience du phénomène par la société dans son ensemble, une décolonisation des esprits", écrit la Commission.
Parmi ses recommandations, elle enjoint les pouvoirs publics "de développer des enquêtes permettant de mieux connaitre les discriminations" ; de développer les outils comme les testings, "en particulier dans les services publics, les commissariats et les gendarmeries."
La rédaction avec AFP