Publié le 01 novembre 2017
SOCIAL
Lancement du Nutri-score, un code couleur pour manger plus sain
En un coup d'oeil les consommateurs pourront désormais connaître les qualités nutritionnelles des aliments qu'ils achètent grâce au Nutri-score. L'arrêté relatif à ce code couleur a été signé mardi 31 octobre. Auchan, Intermarché ou encore Fleury-Michon l'ont adopté mais il n'est pas obligatoire. Il fait même l'objet d'un intense lobbying d'industriels mécontents de son adoption.

C'est une "avancée significative dans l'information des consommateurs", estime l'UFC Que Choisir, association qui milite depuis 2014 pour la mise en place du Nutri-score. Mardi 31 octobre au matin, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, accompagnée du secrétaire d'État à l'Économie et aux Finances, Benjamin Griveaux et du ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, ont signé l'arrêté relatif au Nutri-score.
Ce système d'étiquetage simplifié indique la qualité des aliments présents dans un produit grâce à un code couleur prenant en compte une multitude de critères (sucres, acides gras saturés, sodium, valeurs énergétiques, protéines, fibres et pourcentage de fruits et légumes) sur une portion de 100 grammes. Il les classe du plus mauvais correspondant au orange foncé (E), au meilleur pour la santé représenté par le vert foncé (A).
Le Nutri-score n'est pas obligatoire
Le but est de lutter contre l'obésité, le diabète et les maladies cardio-vasculaires, en informant en un coup d'oeil le consommateur. Tous les produits frais, les aliments transformés, les plats en conserve et boissons non alcoolisés sont concernés. Selon l'UFC Que Choisir, le Nutri-score va devenir "un antidote puissant à un marketing éblouissant".
Mais il a un défaut de taille : il n'est pas obligatoire. Marisol Touraine, ancienne ministre de la Santé qui avait fait naître ce projet en 2014 comptait sur "la pression des consommateurs (…) pour que les industriels s'engagent dans cette voie. Certains joueront le jeu et cela aura un effet boule de neige", espérait-elle. En mai, soit deux mois après l'annonce de la ministre, quelques distributeurs et industriels, Auchan, Intermarché, Leclerc et Fleury-Michon, se sont engagés à mettre en place ce système sur leurs produits.
Les industriels veulent imposer leurs règles du jeu
Mais entre-temps, Nutri-score a fait l'objet d'un intense lobbying. D'abord les industriels et distributeurs ont imposé que le gouvernement français fasse une étude comparative de plusieurs dispositifs. Ensuite, ils ont obtenu le graal : que le Nutri-score ne soit pas obligatoire. Et pour brouiller encore un peu plus les consommateurs, 6 géants de l'agrobusiness, Coca-Cola, Mars, Mondelez, Nestlé, Pepsi et Unilever ont créé leur propre système d'étiquetage nutritionnel simplifié en Europe.
Officiellement, il s'agissait "d'informer les consommateurs". Mais dans le fond, ce système était plus avantageux que le Nutri-score. Par exemple, les quantités de nutriments étaient indiquées par "portion" et non sur une base de 100 grammes. De quoi permettre à chaque fabricant de passer de la couleur orange à la couleur verte en prenant une portion plus petite. "On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même", résumait Michèle Rivasi, député européenne écologiste.
Marina Fabre @fabre_marina