Publié le 04 août 2022
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GreenGo et Flockeo, les alternatives à Airbnb pour un tourisme durable se développent
Équitables et engagées, les alternatives responsables à Airbnb se multiplient. Évaluation environnementale des hébergements, mesure de l’empreinte carbone, accompagnement dans la transition vers un modèle durable… GreenGo et Flockeo, deux plateformes françaises, construisent l’avenir du secteur. Toute la semaine, Novethic explore les chemins vers un tourisme plus durable.

Green Go
Elles sont ancrées dans les habitudes de bon nombre de voyageurs. Les plateformes de locations touristiques, comme Airbnb ou Booking, connaissent un succès retentissant malgré les turbulences causées depuis deux ans par la crise sanitaire. 2021 a même été une année record pour Airbnb qui a vu son chiffre d’affaires augmenter de +32 % au dernier trimestre.
Pourtant, les géants du tourisme se heurtent aujourd’hui à une contestation grandissante de la part des autorités et des habitants. Ces derniers pointent du doigt leur responsabilité dans le développement toujours plus intense du tourisme de masse, lui-même accusé de fragiliser des sites historiques et naturels, tout en pesant sur les infrastructures locales. Face à ce constat, les plateformes de locations éthiques se multiplient, prônant un tourisme plus durable, humain et respectueux de l’environnement. Et le marché français n’est pas en reste.
Des hébergeurs et des clients engagés
Parmi les dernières nées se trouve GreenGo, lancée il y a moins d’un an et demi et dont la croissance rapide a été confortée au mois de juin par une levée de fonds de 1,2 million d’euros. "Notre objectif est de mettre en valeur les trésors de nos régions, plutôt que le bout du monde et de promouvoir des voyages plus locaux, moins carbonés", expose Guillaume Jouffre, co-fondateur de GreenGo.
Pour cela, la startup ne référence que des hébergements situés en France. Mais elle ne s’arrête pas là. Chaque hôte est évalué à partir d’une grille de plus de 100 critères écologiques, tels que la proximité des transports en commun, la gestion de l’eau ou encore l’isolation du bâtiment. Par ailleurs, un outil de mesure d'empreinte carbone, conçu notamment à partir des travaux de l’Ademe, est mis à leur disposition.
Cette évaluation répond à une demande d’informations croissante sur l’impact des voyages de la part des clients. Pour aller plus loin, Flockeo, start-up toulousaine qui propose également une sélection d’hébergements, mais aussi d’agences et d’activités de tourisme plus durable, a développé une carte du monde avec des indicateurs comme le taux d’urbanisation et la pression exercée sur la ressource en eau. Une sensibilisation des voyageurs qui a pour but de "mieux répartir le tourisme", selon Cathy Sahuc, fondatrice de Flockeo.
Un modèle qui encourage la transition
Autant de critères qui attirent des vacanciers de plus en plus conscients de leur impact écologique, mais qui cherchent également une expérience plus authentique, qui favorise les échanges humains. "Au travers de GreenGo, nous réunissons une communauté autour de valeurs communes, comme consommer moins mais mieux, local, écoresponsable…", observe Guillaume Jouffre.
Une démarche qui se veut écoresponsable donc, mais aussi équitable. Par exemple, "Green Go se rémunère avec des commissions sur les réservations, mais elles sont presque deux fois moins élevées que sur des sites concurrents, comme Booking. Cela fait partie de notre mission : proposer une juste rémunération des hébergeurs, à un juste prix voyageur", souligne Guillaume Jouffre. Un modèle qui séduit de plus en plus d’hôtes : "on a multiplié par vingt notre réseau d’hébergeurs en à peine un an", ajoute-t-il.
Mais la transition vers des activités plus durables n’est pas toujours aisée pour de nombreux hôtes et acteurs du tourisme. Pour les accompagner, Flockeo a développé une communauté d’échange de bonnes pratiques entre professionnels du secteur. "Tous les mois, nous organisons une visioconférence d’une heure sur un sujet en lien avec le développement durable. Par exemple, le tourisme inclusif, le bien-être animal, la RSE... Certains sont déjà très engagés, d’autres plus classiques, voudraient se transformer”, explique Cathy Sahuc.
Fanny Breuneval et Florine Morestin