Publié le 20 septembre 2021
POLITIQUE
Yannick Jadot face à Sandrine Rousseau : le second tour des Primaires écologistes opposera deux tons de vert
Le premier tour de la Primaire écologiste a désigné Yannick Jadot et Sandrine Rousseau. Le second tour opposera un homme à une femme, un candidat "légitime" face à une candidate "radicale", une écologie de rassemblement contre une écologie de la disruption. Le candidat ou la candidate désigné pour les Présidentielles le 28 septembre prochain pourra, quoi qu’il en soit, amener la campagne sur un autre terrain que celui de l’affrontement de têtes d’affiche.

@MedhiFedouach/AFP
Le scrutin virtuel des Primaires Écologistes a enregistré plus de 86 % de participation. Les quelques 105 000 votants sont visiblement de toutes les nuances de vert car quatre des cinq candidats ont obtenu plus de 20 % des voix. Yannick Jadot est en tête avec 27,7 % des voix, Sandrine Rousseau le suit avec 25,1 % des voix, la troisième est Delphine Batho. Avec 22,3 % des voix elle fait jeu égal avec Éric Piolle le maire de Grenoble, qui n’a recueilli que 22,2 % des voix alors qu’au début de la campagne écologiste, tous les spécialistes de la politique s’accordaient à penser qu’il était le seul à pouvoir concurrencer Yannick Jadot.
Difficile de savoir qui l’emportera in fine le 28 septembre. Les votants sont les mêmes qu’au premier tour et Delphine Batho n’a officiellement donné aucune consigne de vote pour l’un ou pour l’autre mais la primaire écologiste a permis de donner du temps d’antenne aux débats de fond sur le modèle économique (croissance ou décroissance), l’agriculture (en finir ou non avec les pesticides), l’urgence à agir pour le climat et la biodiversité et les moyens de lutter contre les inégalités sociales.
Signe de changement
Contre vents et marées médiatiques aux couleurs d’Éric Zemmour, les écologistes tentent d’imposer dans la campagne présidentielle des thèmes environnementaux et économiques sur lesquels les Français pourraient se prononcer en avril 2022. Premier à prendre la parole dimanche en fin de journée, Yannick Jadot a insisté sur la responsabilité qui pèse sur le futur candidat écologiste parce qu’il doit avoir la capacité de gagner les Présidentielles parce qu’"on ne peut plus transiger avec le climat, on ne peut plus transiger avec le vivant ni avec l’affaissement démocratique". Même ambition pour Sandrine Rousseau qui a affirmé que son score illustrait son slogan "Oui, les temps changent". Pour elle, la société française est prête à voter pour "une écologie de victoire, une écologie sociale qui change le système et déverrouille la société".
Merci à toutes et à tous pour votre mobilisation !
Félicitations à Yannick Jadot et bravo à Delphine Batho, Eric Piolle et Jean-Marc Governatori.
Ensemble nous pouvons porter 1 projet écologique radical et de justice sociale pour gagner la présidentielle 2022. On est prêt·e·s ! https://t.co/LmaZmCKD9s pic.twitter.com/RKRwBtFIKC— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) September 19, 2021
Dans un week-end largement dominé médiatiquement par le bleu nuit d’Éric Zemmour, le Vert de la Primaire Écologiste a fini par émerger tout comme le #Rousseau qui semble miser sur la victoire de la plus radicale des deux. Les commentateurs politiques parient sur le fait que, dix ans après, les sympathisants écologistes vont rejouer le match Nicolas Hulot contre Eva Joly qui avaient sèchement éliminé le premier. Si Sandrine Rousseau l’emportait sur Yannick Jadot est-ce que cela voudrait dire qu’un nombre significatif de citoyens aspirent à des changements radicaux ou que la défaite écologiste est assurée ? Vaste débat ! Pour faire des pronostics, il faut avoir en tête que seuls 14 % des votants sont des militants d’EELV.
Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT, Directrice générale de Novethic