Publié le 08 novembre 2020
POLITIQUE
Vice-Présidente de Joe Biden, Kamala Harris est la première femme à accéder à une si haute fonction aux États-Unis
Alors que Joe Biden s’empare de la plus haute fonction des Etats-Unis, c’est aussi la consécration d'une carrière hors normes pour sa Vice-Présidente Kamala Harris. Cette ancienne procureure et fille d'immigrés est la première femme à accéder à cette fonction. D’abord vive opposante à Joe Biden lors des primaires démocrates, elle lui a finalement apporté de la crédibilité auprès de certains électorats, en particulier les Afro-Américains.

@KH
À 56 ans, la dynamique et pugnace sénatrice de Californie a permis à Joe Biden, 77 ans, d'engranger les voix d'un électorat plus divers qui avait soif de se voir mieux représenté au sommet du pouvoir. À tel point que certains électeurs disaient voter non pas pour Joe Biden mais pour elle, la fille d'un père jamaïcain et d'une mère indienne.
We did it, @JoeBiden. pic.twitter.com/oCgeylsjB4
— Kamala Harris (@KamalaHarris) November 7, 2020
Pendant la campagne, celle-ci a appelé sans relâche à une mobilisation historique des femmes et des minorités, en dénonçant les tentatives d'entraver le scrutin dans des États républicains. "Pourquoi croyez-vous que tant de gens puissants (...) essayent de vous empêcher de voter", a-t-elle demandé en Géorgie, l'un des Etats cés de l'élection. "Ils connaissent votre pouvoir", a-t-elle répondu. "Ne laissez personne vous mettre hors-jeu."
Arborant toujours un masque contre le coronavirus et respectant les distances de précaution comme Joe Biden, elle a mené une campagne plus active que le septuagénaire, dansant au rythme des fanfares ou s'entretenant avec les clients de cafés... en extérieur, pandémie oblige. Elle a aussi rencontré à Milwaukee la famille de Jacob Blake, un homme noir grièvement blessé par la police, en pleine vague de colère historique contre le racisme aux États-Unis.
Ex-adversaire de Joe Biden
Pour 2020, l’ex-procureure générale de Californie (2011-2017), première femme à avoir obtenu ce poste et réputée pour sa dureté, avait visé le bureau ovale à Washington. Lors de la campagne des primaires démocrates, elle avait d’ailleurs attaqué vivement Joe Biden, en particulier sur ses positions passées concernant les politiques de déségrégation raciale dans les années 1970. Elle est finalement devenue une puissante alliée.
Face à Mike Pence, dans le seul débat des vice-présidents, elle avait attaqué à de multiples reprises la gestion par l'exécutif de la crise du coronavirus, qu'elle a qualifiée de "plus gros échec de toute administration présidentielle dans l'histoire" du pays. Le lendemain, Donald Trump l'avait traitée de "monstre" qui ne dit que "des mensonges". Il n'a de cesse de mettre en garde contre ses opinions, qui feront, selon lui, plonger l'Amérique dans un "socialisme" honni.
Ludovic Dupin avec AFP