Publié le 28 mai 2020
POLITIQUE
Epinglé par Twitter pour une fake news, Donald Trump menace de fermer les réseaux sociaux
Est-ce la fin de l'intouchabilité de Donald Trump sur Twitter ? Le réseau social vient d'épingler deux tweets du Président américain qui contenaient potentiellement des informations trompeuses. Jusqu'ici Donald Trump, qui tweete 29 fois par jour en moyenne, n'avait jamais été inquiété par la plateforme alors qu'il a plusieurs fois dépassé les limites. Très énervé, le président a menacé de fermer les réseaux sociaux.

@WhiteHouse
C’est le réseau social préféré de Donald Trump. Le Président américain, qui cumule 80 millions de followers, tweete en moyenne 29 fois par jour depuis le début de l’année. Mais la Lune de miel pourrait bien être terminée. Hier, mercredi 17 mai, Twitter a, pour la première fois, apposé un message d’avertissement sous deux tweets présidentiels. "Vérifiez les faits !", était-il écrit en dessous d’un tweet de @realDonaldTrump qui évoquait les votes par correspondance. Alors que des millions d’Américains envisagent cette option en pleine épidémie de Covid-19, Donald Trump martèle que ce système favorise la fraude électorale.
"Ces Tweets contiennent des informations potentiellement trompeuses sur le processus électoral et ont été signalés pour fournir du contexte additionnel au vote par correspondance", a justifié un porte-parole de Twitter. Mais en pleine campagne présidentielle, le président a vu rouge. "Twitter s’immisce désormais dans l’élection présidentielle de 2020. Ils disent que ma déclaration sur les bulletins de vote par correspondance, qui conduira à une corruption et une fraude massive, est incorrecte, sur la base d’une vérification des faits par ‘Fake News CNN’ et ‘Amazon Washington Post’. Twitter étouffe complètement la liberté de parole et, en tant que président, je ne le permettrai pas !", a écrit le président dans une série de Tweets. Avant de menacer de "fermer" ou "réglementer fortement" les réseaux sociaux en guise de représailles.
Un décret mystère pour contraindre les réseaux sociaux
Il faut dire que Twitter, terrain de jeu de Donald Trump, n’avait jamais inquiété le Président jusqu’ici. L’homme d’affaires a pourtant de nombreuses fois dépassé les limites. Il y a encore quelques jours, il a accusé un animateur de la chaîne MSNBC, Joe Scarborough, du meurtre de son assistante parlementaire, Lori Klausutis, décédée en 2001. Son mari a envoyé une lettre au patron de Twitter Jack Dorsey pour qu’il supprime les tweets mensongers de Donald Trump. Malgré cette situation, Jack Dorsey a estimé que ces tweets ne "violaient pas les règles" du réseau. Mais la politique de Twitter semble avoir changé. Et Donald Trump n’y est plus intouchable.
S’il paraît impossible que le Président ferme les réseaux sociaux, l'hôte de la Maison Blanche a signé le 28 mai un décret censé réguler la section 230 du "Communications Decency Act", une loi de 1996, pilier du fonctionnement des plateformes numériques. Elle offre à Facebook, Twitter, Youtube ou Google une immunité contre toute poursuite judiciaire liée aux contenus publiés par des tiers et leur donne la liberté d'intervenir sur les plateformes à leur guise. Le décret modifierait le champ d'application de cette loi et permettrait aux autorités de régulation de se prononcer sur les politiques de modérations des contenus.
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP