71 568. C’est le nombre d’Américains morts par overdose en 2017 aux États-Unis. Une véritable hécatombe due aux opiacés, ces médicaments sur-prescrits depuis les années 2010 dans le pays et qui ont rendu plus de 2 millions de personnes dépendantes.
"Les gens vont à l’hôpital avec un bras cassé, ils ressortent, ils sont devenus accros aux drogues", a déploré Donald Trump. Face à l’ampleur de la tragédie, le président l’a même qualifiée "d’urgence de santé publique". Et il veut que les coupables payent.
Les laboratoires inondent le marché
Mi-août, il a ainsi demandé, au procureur général Jeff Sessions de déposer une plainte fédérale contre les laboratoires qui fabriquent et vendent des opiacés. "Je vous demande d’intenter un procès majeur contre les sociétés pharmaceutiques d’opiacés", a-t-il déclaré lors du conseil des ministres. "Nous allons examiner différentes voies légales pour poursuivre les entreprises abusives", lui a répondu Jeff Sessions.
Plusieurs États, villes ou syndicats ont déjà porté plainte contre ces laboratoires parmi lesquels Johnson & Johnson, Mallinckrodt Plc ou encore Purdue Pharmaceuticals LP. L’Ohio fait figure de pionnier dans ce domaine; il a attaqué quatre laboratoires. Pourquoi ? Parce que les laboratoires "savaient que la quantité d’opioïdes circulant dans l’Ohio était largement supérieure à ce qui pouvait être consommé pour des raisons médicales, mais ils n’ont rien fait pour arrêter ça", a expliqué le procureur général de l’État, Mike DeWine.
Bientôt des quotas de production
La Chine et le Mexique, qui produisent le Fentanyl, l’un des opiacés mis en cause, sont également pointés du doigt. "En Chine, vous avez de très grosses entreprises qui envoient ces déchets et qui tuent notre peuple. Cela ressemble presque à une forme de guerre", estime Donald Trump, qui veut également poursuivre les laboratoires étrangers.
En attendant, l’administration Trump a lancé un vaste plan qui comprend une réduction des quotas de production de six opiacés dont la morphine et le Fentanyl. Le but est de réduire d’un tiers les prescriptions d’opiacés en trois ans. Pour cela, le gouvernement a lancé la chasse aux cliniques et médecins peu scrupuleux.
Des conséquences environnementales
Le taux record de mortalité pour overdose dépasse, aux États-Unis, celui des décès pour armes à feu ou accidents de la route. "L’épidémie d’opiacés à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui est la prise crise de drogue de l’histoire américaine", a alerté Jeff Sessions. Une crise sanitaire qui a, de plus, des conséquences environnementales.
En mai, à Seattle, des chercheurs ont détecté des traces d’oxycodone, un antalgique assez répandu, dans des moules. Si ces moules n’étaient pas considérées comme comestibles, la présence de cet opioïde met en lumière la contamination de l’eau par ces médicaments.
Publié le 29 août 2018
Les opioïdes plus mortels encore que les armes à feu. Aux États-Unis, les morts par overdose ont atteint un nouveau record, à tel point que Donald Trump l'a qualifié d'"urgence de santé publique". Le Président, qui pourrait bientôt imposer des quotas de production, a demandé au procureur général de porter plainte contre les laboratoires pharmaceutiques qui inondent le marché de ces médicaments.
Marina Fabre @fabre_marina
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