Publié le 18 septembre 2020
GOUVERNANCE D'ENTREPRISE
En pleine crise de l’aéronautique, des actionnaires de Ryanair s’opposent à la rémunération du patron de Ryanair
Plus d'un tiers des actionnaires de la compagnie aérienne Ryanair se sont opposés à la rémunération des dirigeants du groupe. Alors que le groupe est en difficulté et va supprimer 3 000 postes, le patron Michael O'Leary va recevoir un bonus de 458 000 euros.

@Ryanair
Lors de l'Assemblée générale des actionnaires de Ryanait, la résolution portant sur la paie des hauts responsables du transporteur irlandais n'a été validée qu'à 65,8 %. Le directeur général de Ryanair Michael O'Leary doit percevoir un bonus de 458 000 euros au titre de l'exercice 2019-2020, achevé fin mars dernier, soit proche du montant maximum de 500 000 euros autorisé par le groupe.
Dans le même temps, son salaire a été réduit de 50 % à 500 000 euros sur l'année. Au total sa rémunération totale atteint 3,5 millions d'euros en 2020, en intégrant les actions du groupe qui lui sont attribuées. Selon le dernier rapport annuel du groupe, le comité en charge des rémunérations avait proposé ce bonus après avoir évalué les performances du groupe et de son patron lors de l'exercice.
Baisse de 15 % des effectifs
Mais l'octroi d'un bonus déplait à une partie des actionnaires au moment où le groupe prend des mesures drastiques pour traverser la crise du transport aérien. Cela passe par la suppression de 3 000 emplois, soit 15 % de ses effectifs ou des baisses de salaires de son personnel pour éviter des licenciements. Ryanair a en outre bénéficié au plus fort de la crise sanitaire du dispositif de chômage partiel et d'un prêt de 600 millions de livres des pouvoirs publics britanniques dans le cadre d'une mesure de soutien aux grandes entreprises.
Déjà en 2019, près d'un actionnaire sur deux avait contesté la rémunération de Michael O'Leary. Le dirigeant a toutefois récemment décidé de réduire à nouveau de 50 % son salaire pour l'exercice 2020-2021 à 250 000 euros, compte tenu de l'impact de la crise sanitaire sur Ryanair. La compagnie irlandaise n'est pas la seule à subir une contestation des actionnaires sur la rémunération des dirigeants.
Le patron du groupe aérien IAG, qui possède British Airways, Willie Walsh, a vu la semaine dernière son dernier jour dans le groupe aérien entaché d'une polémique sur ses émoluments alors qu'il traverse, comme l'ensemble du secteur, la tempête du Covid-19. Lors de l'assemblée générale du groupe qui comprend les compagnies Iberia, Aer Lingus ou British Airways, 30 % des actionnaires ont voté contre sa rémunération. Pour 2019, celle-ci s’est élevée à 3,2 millions de livres dont un bonus de 883 000 livres.
La Rédaction avec AFP