Publié le 10 février 2019
Suivant sur la tendance mondiale, la surpêche se poursuit en France. Selon les dernières estimations de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), 27 % des stocks pêchés par les navires français en 2017 sont surexploités, ce qui ne permet pas la reproduction de l’espèce. L’ONG Bloom pointe du doigt le système opaque des subventions publiques.

Sur les plus de 400 000 tonnes de poissons pêchés par des navires français sur nos côtes en 2017, 48 % le sont de façon durable afin de permettre la reproduction de l’espèce, tandis que 27 % sont surexploités. Les 25 % restant ne sont pas évalués. C’est particulièrement le cas en Méditerranée où seuls 6 % des stocks sont bien gérés et 8 % sont en train de s’effondrer. Pour le reste, c’est l’inconnu.
L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a publié son bilan annuel des ressources marines le 1er février, après avoir analysé les données de 7 000 navires. Il apparaît que les stocks qui se portent bien concernent la coquille Saint-Jacques, le merlu ou encore le lieu noir. A contrario, le cabillaud et le bar sont surpêchés.   
Les subventions publiques responsables de la surpêche
"Les subventions publiques ont été identifiées comme la principale cause de la surpêche mondiale, en favorisant la surcapacité chronique des flottes" souligne Bloom. L’ONG a déposé le 21 janvier dernier un recours devant le tribunal administratif de Paris pour "excès de pouvoir" contre l’État. Depuis juin 2015, elle cherche à obtenir des autorités françaises la liste complète des subventions européennes versées dans le cadre du Fonds européen de la pêche (500 millions d’euros de 2007 à 2016).
Pour l’instant, elle n’a reçu que des données incomplètes et difficilement exploitables. L’ONG soupçonne Paris de financer des méthodes de pêches destructrices comme le chalut de fond et enquête pour savoir si cet argent profite vraiment aux pêcheurs à la ligne ou au filet, plus respectueux de l’environnement. "Aujourd’hui, l’urgence est autant sociale qu’écologique : les pêcheurs artisans disparaissent aussi vite que les poissons", a commenté dans un communiqué Claire Nouvian, fondatrice de Bloom.
La France ne compte plus aujourd’hui que 12 000 pêcheurs contre 50 000 en 1950. Et en quarante ans, l’homme a éradiqué la moitié des populations marines, selon les estimations du WWF.
Concepcion Alvarez, @conce1

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