Publié le 17 septembre 2018
ENVIRONNEMENT
Déversement d'acide : ArcelorMittal ne sera pas poursuivi pour pollution mais pour gestion irrégulière de déchets
Arcelor Mittal ne sera pas poursuivi pour atteinte à l'environnement. Un chauffeur, ancien sous-traitant de l'entreprise, avait affirmé en juillet 2017 avoir été contraint par l'usine sidérurgique de déverser dans la nature des centaines de mètres cubes d'acide hautement polluant. Or, après enquête, le parquet estime que ce sont des eaux usées sans danger pour l'environnement.

Capture d'écran de la vidéo tournée par Karim Ben Ali.
Le verdict est tombé. Le parquet de Thionville estime que les eaux usées déversées par l’usine d’ArcelorMittal dans la Moselle ne présentent pas de danger pour l’environnement. Ces conclusions font suite à une enquête ouverte en juillet 2017 pour "atteinte à l'environnement" à la suite d'une vidéo publiée par Karim Ben Ali.
Ce chauffeur, travaillant pour Suez RV Osis Industrial Cleaning, ancien sous-traitant de l’usine avait révélé avoir été contraint de déverser pendant trois mois des centaines de mètres cubes d’acide dans la nature."Et voilà comment on recycle les déchets à Florange chez Arcelor, on balance de l’acide en pleine nature. Pas loin des bois, pas loin des habitations", commentait alors le chauffeur dans une vidéo impressionnante où l’on voyait le liquide vert se répandre sur le sol.
Des eaux usées pas dangereuses
Or ce produit serait "issu d’une cuve de stockage d’eaux usées relevant de la ligne de décapage et de régénération d’acide du site Sainte Agathe", précise la procureure de Thionville, Christelle Dumont dans un communiqué relevé par Reuters. Cette substance présente un faible pourcentage d’acide chlorhydrique et "une concentration conséquente de boue d’hydroxyde de fer", ajoute la procureure, pour qui ce liquide ne présente pas de caractère dangereux "au regard des différents critères d’analyse dont le critère H14 écotoxique".
ArcelorMittal sera tout de même poursuivie pour gestion irrégulière de déchets car elle n’était pas autorisée à déverser des eaux usées sur le crassier. Elle risque deux ans de prison et 75 000 euros d’amende. "ArcelorMittal fera valoir sa position et ses arguments de défense sur ce point dans le cadre de la procédure", a indiqué l’entreprise dans un communiqué.
#Florange : Aucune accusation de déversement d’acide, de pollution sur le site de Florange ou de fraude n’est retenue. Des résidus jugés non dangereux. pic.twitter.com/A1m1vqY9ca
— ArcelorMittal France (@ArcelorMittalF) 7 septembre 2018
Interrogé par France Bleu, Karim Ben Ali, estime toutefois que cette décision est une "petite victoire, un premier pas. Maintenant je vais prouver que c’est bien de l’acide que j’ai déversé".
Marina Fabre @fabre_marina