Publié le 24 juillet 2018
ENVIRONNEMENT
New York ne pourra pas attaquer en justice cinq grands pétroliers pour leur rôle dans le changement climatique
La ville de New York a été déboutée de son action en justice contre cinq géants de l'industrie pétrolière pour leur rôle présumé dans le changement climatique, initiée début janvier. Les magistrats considèrent que ce n’est pas le rôle de la justice de traiter les conséquences du réchauffement.

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En janvier dernier, la mairie New York décidait de s’attaquer aux pétroliers. "Nous dirigeons notre combat contre le changement climatique vers les groupes d'énergies fossiles, qui connaissaient leurs effets et ont sciemment trompé le public pour protéger leurs bénéfices", expliquait le maire Bill de Blasio.
La ville ne réclamait pas de montant précis, mais elle avait indiqué que les dommages éventuellement alloués par la justice contribueraient au financement des mesures prises par la ville pour lutter contre les conséquences du changement climatique. La municipalité a déjà lancé un programme d'investissement de 20 milliards de dollars pour répondre au nouveau défi qui se pose à la cité côtière.
Une question qui relève du législatif et de l’exécutif
Dans son ordonnance, le juge fédéral John Keenan a justifié sa décision en estimant qu'il n'y avait pas de base légale pour ce type d'action, se référant à la jurisprudence citée par les compagnies pétrolières, BP, Chevron, ConocoPhillips, ExxonMobil et Shell.
"Le changement climatique est un fait, ce que ne contestent pas les défendeurs", a écrit le magistrat dans le jugement consulté par l'AFP. "Mais il n'est pas du ressort de la justice de traiter les problèmes sérieux qu'il provoque (…) Le réchauffement climatique et les solutions à y apporter doivent être traités par les deux autres pouvoirs de l'Etat", législatif et exécutif, a-t-il ajouté.
En annonçant son action en justice, début janvier, le maire de New York avait indiqué son intention de solder la totalité des investissements de la ville dans les énergies fossiles, soit cinq milliards de dollars environ.
La décision finale de ne plus conserver de participation dans des sociétés actives dans les énergies fossiles dépendra néanmoins des conclusions d'une étude d'impact et d'une analyse juridique, qui n'ont pas été rendues publiques à ce jour.
La Rédaction avec AFP