Publié le 06 juillet 2023
ENVIRONNEMENT
La planète a battu pour la troisième journée consécutive son record de température
Mercredi 5 juillet a été la journée la plus chaude à l’échelle mondiale, à égalité avec la veille, mardi 4 juillet, d’après le portail Climate Reanalyzer. Battant ainsi un record établi ... le lundi 3 juillet. Conséquence du réchauffement climatique, auquel il faut ajouter les premiers effets d’El Niño.

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La planète est en surchauffe. En l’espace de seulement trois jours, un nouveau record de température a été battu, faisant du 5 juillet la journée la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, avec 17,18°C. Balayant le record établi deux jours plus tôt, lundi 3 juillet, avec une température de 17,01°C.
Ces températures, mesurées par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), surpassent même très significativement le précédent record de température, établi à 16,92°C le 14 août 2016, et est égalé près de six ans plus tard, le 24 juillet 2022. À titre de comparaison, la température de l’air journalière est en moyenne de 16,2°C, oscillant entre 12 et 17°C tout au long de l’année, sur la période 1979 (date du début des relevés) à 2000.
L’observatoire européen sur le changement climatique Copernicus, qui se fonde sur des archives remontant à 1940, a également confirmé mercredi que le 3 juillet avait été la journée la plus chaude de l’histoire des mesures, mais sans encore pouvoir se prononcer pour les 4 et 5 juillet.
El Niño déjà en action
Ces records particulièrement précoces dans la saison inquiètent les scientifiques. Sur Twitter, le volcanologue et professeur de l’University College de Londres, s’interroge : "la température moyenne mondiale d’hier a égalé le record absolu de la veille. Dieu sait ce que sera fin juillet, qui marque normalement le pic de température annuel". Même constat pour l’agroclimatologue Serge Zaka, précisant qu’"on vient à peine de commencer le plateau de juillet-août, la période durant laquelle la Terre est la plus chaude, car il y a plus de continents au Nord qu’au Sud".
Yesterday's global average temperature equalled the all-time record of the day before.
God knows what this will be in late July, which normally marks the peak annual temperature. pic.twitter.com/2ElWYV5T1c— Bill McGuire (@ProfBillMcGuire) July 6, 2023
L'enchaînement de tels records paraît donc de plus en plus probable, d’autant qu’El Niño a officiellement commencé début juin. Ce phénomène météorologique, aussi surnommé "l’enfant terrible du Pacifique", est généralement associé à une élévation des températures mondiales.
Le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Petteri Taalas, a par ailleurs prévenu mardi 4 juillet que "l’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans".
El Niño conditions have developed in the tropical Pacific for the first time in seven years, setting the stage for a likely surge in global temperatures and disruptive weather and climate patterns.
https://t.co/lF4HUL5ZZK pic.twitter.com/ss39JAVBH2— World Meteorological Organization (@WMO) July 4, 2023
Après un mois de juin de tous les records
Avant ce mois de juillet de tous les records, juin avait déjà défrayé la chronique. Les températures moyennes mondiales y ont été les plus chaudes jamais enregistrées pour cette période par Copernicus. Ainsi, de nombreux records ont été battus aux quatre coins du monde.
The #C3S monthly Climate Bulletin is out now:
June was the warmest June globally at just over 0.5°C above average;
the North Atlantic saw record-high sea surface temperatures;
#Antarctic sea ice reached its lowest extent for June on record at 17% below average. pic.twitter.com/Mtq12AhJgh— Copernicus ECMWF (@CopernicusECMWF) July 6, 2023
En Europe, notamment, le Royaume-Uni a connu le mois de juin le plus chaud jamais enregistré, avec 15,8°C de température moyenne, contre 14,9°C, précédent record mesuré en juin 1940 et 1976. Cela a conduit les autorités à imposer des réductions d’usage de l’eau dans le sud-est de l’Angleterre, tandis que l’Écosse s’inquiétait du niveau de l’eau de ses rivières et lochs.
Plus extrême encore, un dôme de chaleur avait frappé le sud des États-Unis et le Mexique, pendant plus de deux semaines, entraînant la mort de plus d’une centaine de personnes. D’ailleurs, 52,1°C ont été atteints lundi 3 juillet dans la vallée de la Mort en Californie, devenant la température la plus haute enregistrée cette année dans le monde, dépassant le précédent record de 51,8°C observés en Iran en juin.