Et si le modèle des COP climat internationales était répliqué à petite échelle ? En 2019, plusieurs étudiants décident ainsi de créer une COP Étudiante. Leur volonté est de pousser les établissements de l’enseignement supérieur à s’engager dans la transition écologique. Près de 70 établissements répondent à l’appel et des groupes de travail composés d’étudiants, d’enseignants-chercheurs et de personnel de l’établissement, se forment. Le but : "apporter des solutions aux problématiques de formation aux enjeux écologiques et de réduction de l’empreinte carbone de l’établissement".
Deux ans plus tard, ce 27 avril, la COP2 Étudiante dévoile l’Accord de Grenoble. Ce dernier, inspiré de l’Accord de Paris, fixe plusieurs objectifs socio-écologiques que les établissements signataires s’engagent à mettre en œuvre. "L’Accord de Grenoble s’inspire des différents groupes de travail et des mesures qu’ils proposaient", explique le coordinateur du projet, Quentin Taupin. Aujourd’hui, plus d’une vingtaine d’établissements ont signé l’accord. Une quarantaine étudient seraient en passe de le rejoindre comme Polytechnique, Paris Dauphine, l’École des ponts Paris Tech, l’ENS Paris Saclay ou encore Sciences Po Paris-Saint German en Laye.
Une démarche d’accompagnement
Concrètement, ces établissements s’engagent à élaborer des plans d’actions répondant à tous les objectifs de l’Accord, c’est-à-dire à former 100 % des personnes inscrites dans l’établissement aux enjeux de la transition socioécologique avec un socle de 20 heures minimum d’apprentissage, augmenter la participation de la recherche dans l’effort de transition, suivre et publier son empreinte carbone ou encore de réduire les émissions de gaz à effet de serre. "Une deuxième vague d’établissements, plus d’une trentaine, nous ont signalé leur volonté de signer l’Accord de Grenoble. On se félicite de cet engouement et on espère lui donner plus d’ampleur pour créer une vraie bascule sur la place de l’écologie dans l’enseignement supérieur", explique le président de COP2 Étudiante, Florent Vince.
Si les engagements ne sont pas contraignants, tous les établissements signataires doivent créer un groupe de suivi tripartite (étudiant, enseignant chercheur, institutionnel) qui devront rendre compte, chaque année, des avancées de l’établissement. "Nous ne voulions pas avoir une portée coercitive. Nous nous inscrivons dans une démarche d’accompagnement, on ne veut pas traîner en justice les établissements qui s’engagent mais plutôt leur dire "voilà ce que vous avez promis aux étudiants", avance Florent Vince. Avec près de 60 établissements bientôt signataires, l’association aura ainsi embarqué 450 000 étudiants dans sa démarche.
Ces dernières années, les étudiants ont été en première ligne dans la lutte contre le changement climatique à l’instar des plus jeunes, participant aux marches pour le Climat avec en tête de file, Greta Thunberg mais également du collectif
Pour un réveil écologique. Ce dernier, réunissant des élèves de grandes écoles notamment, met la pression sur leurs établissements mais également leurs futurs employeurs pour qu’ils mettent la transition écologique à la tête de leurs priorités. Leur mouvement a été soutenu par leurs ainés.
Les alumni, ces anciens élèves diplômés, aujourd’hui en poste, ont créé l’association Alumni for the planet pour faire bouger les lignes, en interne, dans les entreprises.
Marina Fabre, @fabre_marina