Publié le 24 septembre 2019
ENVIRONNEMENT
Sommet climat : les banques de développement promettent au moins 1 000 milliards de dollars d’ici 2025
Les plus importantes banques nationales et régionales de développement, réunies au sein de l'International Development Finance Club (IDFC), ont publié leur contribution climatique en amont du Sommet organisé par l'ONU. Elles s'engagent à mobiliser au moins 1 000 milliards de dollars d'ici 2025, en augmentant notamment la part des financements consacrés à l'adaptation.

@IDFC
1 000 milliards de dollars, c’est ce que le réseau de banques publiques de développement, l’IDFC (International Development Finance Club), a promis de mettre sur la table pour financer le climat, d'ici 2025. Cette annonce a été faite lors du sommet pour l’Action climatique qui s’est tenu le 23 septembre à New York à l’Onu.
Créé en 2011, l'IDFC comprend 24 banques nationales et régionales du Nord et du Sud dont l'AFD (Agence française de développement), la KfW allemande, la BNDES brésilienne ou encore la Banque de développement d'Afrique du Sud. C’est le principal bailleur de fonds publics pour le développement et le climat à l’échelle mondiale avec des actifs cumulés de 4 000 milliards de dollars et des engagements annuels moyens de 125 milliards dollars en financement climat ces sept dernières années.
Sortir du charbon
"Nous avons le potentiel pour mobiliser au moins 1 000 milliards de financement climatique d'ici à 2025", a annoncé Rémy Rioux, directeur général de l’AFD et président d’IDFC, à l’ONU. Soit 150 milliards de dollars en moyenne chaque année, en hausse de 15 %. Un objectif qui sera atteint "en augmentant la part de financements allouée à l’adaptation et la résilience", précise l'IDFC. Ses membres s’engagent ainsi à promouvoir la neutralité carbone à long terme, à soutenir les investissements dans les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, et les technologies propres, et à sortir progressivement du charbon afin de s’aligner avec l’Accord de Paris.
"Ce plancher de 1 000 milliards pourrait être aisément dépassé si différentes barrières étaient levées", complète Alexis Bonnel, qui coordonne le travail de la présidence d'IDFC. "Nous appelons ainsi les gouvernements à accorder un mandat explicite aux banques de développement pour mettre en œuvre l’Accord de Paris et les Objectifs de développement durable (ODD) car nous en avons les capacités techniques et financières. Il manque la volonté politique."
Dans cette perspective, l’IDFC souhaite organiser, sous le parrainage de l’ONU, un Sommet des banques de développement en 2020, en amont de la COP 26 de Glasgow en Écosse, pour mobiliser toutes les institutions financières de développement dans le monde. "Les banques de développement constituent un puissant outil pour envoyer un signal de marché et réorienter les flux financiers, ajoute Alexis Bonnel. Il est primordial que nous travaillions en synergie entre nous et avec les gouvernements actionnaires et les régulateurs."
Moins d’un centime par personne et par jour
"Plus de 500 institutions de finance publique attendent de recevoir un mandat fort pour s'aligner avec l'Accord de Paris et les ODD", estime Rémy Rioux. L'AFD est l'une des seules pour l’instant à avoir reçu un tel mandat du gouvernement français. L’agence s'est engagée à être 100 % compatible avec l'Accord de Paris et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Depuis 2015, elle a consacré cinq milliards de dollars au climat, dont 1,5 milliard à l'adaptation au changement climatique.
Selon un rapport d’Oxfam, publié à l’occasion du sommet onusien sur l’Action climatique, seulement trois dollars par an sont versés aux habitants des pays les plus pauvres pour se préserver face aux effets des changements climatiques. Cela correspond à moins d’un centime de dollar par personne et par jour. "Les pays les plus endettés au monde sont ceux qui ont le moins contribué à cette crise. Ce sont pourtant eux qui en font les frais. Si nous voulons éviter de voir les crises humanitaires se multiplier, des gens souffrir de la faim, les pays développés doivent augmenter leurs financements pour le climat", réagit Armelle Le Comte, responsable de plaidoyer climat.
Concepcion Alvarez, @conce1