Publié le 15 février 2019
Le pape François exhorte ses fidèles à prendre conscience du péché environnemental. Lors d’une intervention avec des experts en théologie morale, il a en effet regretté que les atteintes à l’environnement ne soient pas davantage citées en confession. La lutte contre le changement climatique est devenue l'un de ses chevaux de bataille.

L’envie, l’orgueil, la paresse… mais aussi l’écocide. Pour le pape François, le péché contre l’environnement devrait davantage être pris en compte par les catholiques. "Quand j’administre le sacrement de réconciliation (la confession) – et aussi quand je le faisais avant-, c’est rare que quelqu’un s’accuse d’avoir fait violence à la nature, à la Terre, à la Création", a-t-il déclaré le 9 février en recevant des experts en théologie morale.
"Nous n’avons pas encore conscience de ce type de péché", a regretté le pontife argentin, en évoquant "le cri de la terre, violée et blessée de mille manières par une exploitation égoïste". "La dimension écologique est une composante imprescriptible de la responsabilité de chaque personne et de chaque nation".
Son cheval de bataille
En 2015, le pape François avait déjà entièrement consacré son encyclique "Laudato si" à la sauvegarde de la planète. "J’adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète. Le défi urgent de protéger notre maison commune inclut la préoccupation d’unir toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral, car nous savons que les choses peuvent changer", avait-il lancé à un public bien plus large que les seuls catholiques.   
En juin dernier, le pontife du Vatican avait également appelé les industriels du secteur pétrolier et gazier à respecter l’accord de Paris sur le climat, notamment pour protéger les populations pauvres contre le réchauffement climatique. Il juge que le monde a besoin d’une énergie qui ne détruit pas la civilisation. La lutte contre le réchauffement climatique est devenue l’un des chevaux de bataille du pape François, qui considère que c’est "l’un des principaux défis auxquels l’humanité est confrontée actuellement".
Profond changement financier, social et agricole
Son appel a été repris par les dirigeants de l’Église catholique. À la veille de la COP24, qui s’est tenue début décembre en Pologne et après le nouveau rapport alarmant du GIEC, les six présidents des conférences épiscopales continentales catholiques ont à leur tour appelé les gouvernements à prendre des mesures concrètes et immédiates sur l’agroécologie, le respect de la connaissance des peuples autochtones, la justice climatique, la mise en œuvre d’un changement de paradigme financier ou encore la fin des combustibles fossiles.
"Nous devons être prêts à procéder à des changements rapides et radicaux et à résister à la tentation de rechercher à court terme des solutions purement technologiques à notre situation actuelle, sans traiter les causes profondes et les conséquences à long terme", écrivaient-ils. Les institutions catholiques sont par ailleurs engagées dans un mouvement de désinvestissement des énergies fossiles. Au total, près de 300 organisations religieuses (toutes religions confondues) à travers le monde ont ainsi décidé d’arrêter de financer les énergies les plus polluantes.  
Concepcion Alvarez, @conce1

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